305 visiteur(s) et 0 membre(s) en ligne.
  Créer un compte Utilisateur

  Utilisateurs

Bonjour, Anonyme
Pseudo :
Mot de Passe:
PerduInscription

Membre(s):
Aujourd'hui : 0
Hier : 0
Total : 2270

Actuellement :
Visiteur(s) : 305
Membre(s) : 0
Total :305

Administration


  Derniers Visiteurs

administrateu. : 15h59:04
murat_erpuyan : 16h01:28
SelimIII : 1 jour, 05h26:28
Salih_Bozok : 3 jours
cengiz-han : 3 jours


  Nétiquette du forum

Les commentaires sont sous la responsabilité de ceux qui les ont postés dans le forum. Tout propos diffamatoires et injurieux ne sera toléré dans ces forums.


Forums d'A TA TURQUIE :: Voir le sujet - L'Europe du point de vue des Turcs...
Forums d'A TA TURQUIE Index du Forum Forums d'A TA TURQUIE
Pour un échange interculturel
 
 FAQFAQ   RechercherRechercher   Liste des MembresListe des Membres   Groupes d'utilisateursGroupes d'utilisateurs    

L'Europe du point de vue des Turcs...

 
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    Forums d'A TA TURQUIE Index du Forum » L'Union Européenne & la Turquie
Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant  
Auteur Message
Cyberturc
V.I.P
V.I.P


Inscrit le: 22 Avr 2006
Messages: 1004
Localisation: Paris

MessagePosté le: 30 Déc 2006 5:57    Sujet du message: L'Europe du point de vue des Turcs... Répondre en citant

Je voulais partager avec vous une réflexion que je me suis faite concernant l'opinion majoritaire des Français sur le fait qu'ils perçoivent les Turcs comme des non Européens et de l'obstination des Turcs à vouloir rentrer dans l'Union.

J'ai l'impression que les Français ne parviennent pas du tout à comprendre et à expliquer le pourquoi autrement que par l'appât du gain pour les Turcs. Il y a aussi le fameux "beurre et argent du beurre" qui revient.

Cette incompréhension m'a fait entrevoir une chose dont, me semble-t-il nous n'avons pas du tout discuté et je voudrais un peu développer cet aspect tout en précisant que je suis plutôt contre l'intégration sans toutefois être intégriste sur cette position.

D'abord, qu'est ce qu'être Européen? Pour un Français, la question ne se pose pas. Il y a une histoire, une géographie, une religion, une situation socio-économico-culturelle assez similaires dans plupart des pays qui sont aujourd'hui dans l'Europe. Même si certaines sociétés ont connu le communisme, malgré les divergeances entre catholiques, protestants, orthodoxes... tous ces courants se définissent un peu, tout de même, les uns par rapport aux autres. On ne veut plus être catholique, donc on devient protestant ou anglican, on veut appliquer le Marxisme ou on choisit le libéralisme économique, on garde son roi ou on le renverse... bref ce que je veux dire par là, c'est que nous sommes dans une dynamique d'interactions au sein d'un même système.

Pour la Turquie, c'est très différent. Même si elle a joué un rôle incontournable en Europe et particulièrement dans les Balkans, même si la population de la Turquie n'a rien plus à voir avec les mongols auxquels les pseudo-érudits cherchent à nous rattacher, je ne crois pas que la question soit là.

L'élite Turque dès 18è siècle était déjà Européenne. Les sultans étaient descendants de mères européennes tant et si bien qu'à chaque génération, une glissade s'effectuait dans ce sens et l'abandon de Topkapi pour Dolmabahçe marque physiquement la rupture. Le peuple quant à lui est principalement descendant des populations qui vivaient déjà sur ces terres avant l'arrivée des Turcs et qui ont pour l'immense majorité adopté l'Islam et ce dans la plus grande liberté de la même manière que les Bosniaques d'où leur attachement à cette religion.

Ici, contrairement au cas précité, nous sommes dans une logique d'interpénétration de systèmes différents qui interagissent.

Vient ensuite dans les années 20 le Kémalisme avec ses réformes : L'alphabet latin, le calendrier chrétien, le dimanche jour de repos, la laïcité, l'abolition du voile, du califat et ainsi de suite. Les élites n'ont aucun problème à emboîter le pas puisqu'ils sont déjà Européens, le reste suit sans poser de gros problèmes du fait de l'ancienneté de cette situation avec laquelle les Turcs savent naturellement vivre: la coexistance des "Alaturka" (vient de "Alla Turca". C'est est un terme à consonnance plutôt péjorative pour désigner les personnes dont les moeurs sont traditionnels) et des "Avrupai" (les Européanisants) avec tous les niveaux de gris possibles et imaginables entre ces deux pôles.

Mais que fait-on en faisant cela? On fait un choix! Celui de décider qu'on va désormais s'apparenter aux Européens. Le fait d'être un pays majoritairement musulman est vécu comme un élément accessoire puisqu'eux-mêmes ne sont pas du tout gênés par le fait que les autres soient des chrétiens.

Le processus de demande d'adhésion de la Turquie est presque, de fait, une demande de naturalisation. C'est une requête faite aux "Européens" de reconnaissance de l'accomplissement de cette "métamorphose". C'est peut-être aussi d'une certaine manière un "j'ai renié ma religion, mais je suis resté le même, ne me rejette pas, reconnais-moi".

Bien entendu, l'Européen lui ne l'entend pas de cette oreille là et il ne peut pas l'entendre. Il ne comprend pas et c'est bien normal. Pourquoi le comprendrait-il? Il n'a rien eu à faire, lui, pour être Européen, il est né comme cela et il n'en tire à rigueur aucune satisfaction particulière. C'est un état de fait. Tout ce qu'il voit lui, c'est une société qui ne ressemble pas à la sienne, qu'il ne comprend pas, qui n'est donc pas européenne.

Comment lui expliquer ou lui faire comprendre ce processus surtout quand il ne voit dans son sol que les "Alaturka" pour se faire une idée de ce que sont les Turcs? Et comment lui faire comprendre que ce "Alaturka" là n'a en réalité aucun problème particulier avec lui. Il connaît par coeur cette situation du "tu es toi et je suis moi" ses arrières arrières arrières... grands parents vivaient dans l'interprénétration culturelle sans que cela ne le gêne en quoi que ce soit. Il est habitué à vivre comme cela et à composer avec.

Comment enfin, lui faire comprendre qu'avant d'être des musulmans, beaucoup étaient des chrétiens? Cela semble totalement incompréhensible aujourd'hui mais en plus, c'est horripilant.

Mais finalement, "Avrupai" ou "Alaturka" est ce que le fait de savoir vivre avec ces différences et ne pas y attacher d'importance n'est pas l'essence même de la culture Turque? Est ce qu'une telle situation est soluble dans le cartésianisme? Est ce que ce n'est pas finalement une question Turco-Turque est-ce que nous ne mettons pas dans l'embarras les Européens en les impliquant dans cette démarche? Je n'en sais rien.

Je pense qu'un Français, par exemple n'est pas capable de gérer une telle situation. Le Français de base est formaliste. Lorsqu'il ne peut pas vraiment s'exprimer, il a besoin de masquer avec pas mal de parfum la puanteur du fond de sa pensée. Nous mettons à rude épreuve la sainte trinité entre l'esprit cartésien et la contradiction entre la forme et le fond , le vernis et ce qu'il recouvre, en posant notre candidature.

Dans le fond, la conversion à l'Islam des peuples chrétiens dans l'empire Ottoman n'était-elle pas un rejet du Christianisme qui était déjà perçu à l'époque comme un culte hypocrite, formaliste et fondamentalement intolérant? Ne pouvons-nous pas non plus nous interroger sur le rôle joué par les Turcs sur l'évolution de ce Christianisme et en particulier la naissance du protestantisme et de l'église réformée? Oublie-t-on que sans les Turcs, les catholiques n'auraient fait qu'une bouchée des orthodoxes? Au fond, hier comme aujourd'hui, notre fonction a peut-être toujours consisté à être le miroir pour l'Europe afin qu'elle puisse se rendre compte de certaines choses sur elle-même.

Mais le problème des miroirs, c'est qu'on on n'aime pas toujours ce qu'on y voit et la première réaction immédiate sera dans ce cas un rejet violent. Comme le disait Cocteau, "le problème des miroirs, c'est qu'ils réfléchissent trop". Il ne reste donc à l'Européen comme seul choix possible que de diaboliser d'avantage le Turc pour se donner bonne conscience. Il est à ce titre intéressant de relever les termes employés lorsqu'on parle de nous. On ne se le permettrait pas pour d'autres pays et surtout pour d'autres personnes. S'agissant des Turcs, on se lâche et c'est considéré comme politiquement correct. On n'hésite pas pour cela à ressortir des vieux dossiers de 100 ans, à afficher la mauvaise foi la plus évidente pour juger des situations telles que Chypre, à faire tout ce qui est en son pouvoir pour déstabiliser ce pays et tout cela, c'est considéré comme juste et bon.

Tout cela, c'est pour concilier son esprit cartésien, ses valeurs formelles et le "machin" qu'il y a derrière péniblement "légitimé". Mais comme ça ne colle toujours pas, cela les repousse dans leurs derniers retranchements et l'extrême droite remonte à la surface.

Et vous voulez encore rentrer dans l'Europe? Vous valez bien mieux que cela!


Dernière édition par Cyberturc le 01 Jan 2007 21:35; édité 26 fois
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
papatya
V.I.P
V.I.P


Inscrit le: 07 Juil 2006
Messages: 1446

MessagePosté le: 30 Déc 2006 17:37    Sujet du message: Re: L'Europe du point de vue des Turcs... Répondre en citant

Cyberturc a écrit:
Mais finalement, "Avrupai" ou "Alaturka" est ce que le fait de savoir vivre avec ces différences et ne pas y attacher d'importance n'est pas l'essence même de la culture Turque?


Je suis d'accord et cette facilité à accepter la différence nous vient peut être de l'empire ottoman.

Les européens quant à eux sont bcp plus conservateurs au point qu'ils se révèlent incapables de comprendre que les Turcs, bien que musulmans, ont adopté depuis près d'un siècle les valeurs (principes démocratiques, sécularisation des sociétés) défendues par l'occident et qu'ils croyaient destinés aux chrétiens et certainement pas aux sociétés musulmanes.

Jusqu'il y a 10 ans, la candidature turque ne suscitait aucune hostilité particulière. C'est lorsque la candidature est devenue officielle que les responsables politiques ont commencé à diaboliser les Turcs. Pkoi ? Tout simplement parce que dans les mentalités européennes, il n'est pas concevable qu'un pays musulman soit l'Etat le plus grand et le plus peuplé de l'UE.

Un jour on découvrira tous ensemble que les européens n'ont absolument pas intégré les principes issus des lumières et dont pourtant ils sont si fiers.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
murat_erpuyan
Admin
Admin


Inscrit le: 30 Jan 2006
Messages: 11178
Localisation: Nancy / France

MessagePosté le: 02 Jan 2007 11:47    Sujet du message: Quel exposé Répondre en citant

Je vous remercie Cyberturc de nous dresser un tel exposé fort intéressant.

Vous dites :
"j'ai renié ma religion, mais je suis resté le même, ne me rejette pas, reconnais-moi".

Et c'est le point essentiel de votre exposé, et là je ne suis pas d'accord du tout avec vous.

Je reviendrai sur cette question dans un moment disponible afin d'argumenter mon rejet de cette vision.

Merci en tout cas d'enrichir ce forum par des observations intéressantes mais surtout constructives...
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Cyberturc
V.I.P
V.I.P


Inscrit le: 22 Avr 2006
Messages: 1004
Localisation: Paris

MessagePosté le: 02 Jan 2007 14:58    Sujet du message: Re: Quel exposé Répondre en citant

murat_erpuyan a écrit:
Je vous remercie Cyberturc de nous dresser un tel exposé fort intéressant.

Vous dites :
"j'ai renié ma religion, mais je suis resté le même, ne me rejette pas, reconnais-moi".

Et c'est le point essentiel de votre exposé, et là je ne suis pas d'accord du tout avec vous.



Merci Murat pour la gentillesse de vos propos et bonne année à tous.

Le changement de religion et l'adoption de l'Islam n'est absolument pas la pierre angulaire de mon argumentation mais une de ses facettes qu'il convient de prendre en compte pour mieux comprendre la Turquie d'aujourd'hui.

J'ai dit "c'est peut-être AUSSI un" en préambule pour dire qu'il n'y avait pas que cela en parlant de "métamorphose", terme qui ne s'applique pas à ceux qui sont déjà Européens.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
murat_erpuyan
Admin
Admin


Inscrit le: 30 Jan 2006
Messages: 11178
Localisation: Nancy / France

MessagePosté le: 02 Jan 2007 17:15    Sujet du message: Oui mais Répondre en citant

Toujours sans pouvoir étayer mon argumentation faute de temps je réplique par un bout :

L'europe d'aujourd'hui est le fruit des siècles de lumières, de l'affranchissment de la société de la main mise de l'Eglise.

La Turquie a franchi ce pas en une dizaine d'année grâce à Ataturk (même si on peut aller jusqu'au Tanzimat - 1830-); certes il existe un problème de digestion, mais ceci est du essentiellement à la trahison des classes politiques aux valeurs républicaines (siz isterseniz seraiti bile getirsiniz - Menderes)...

Donc, il existe belle et bien une convergence de but : une société démocratique où la laïcité doit assurer la cohésion entre gens de diverses croyances. Là aussi la trahison est grande non seulement en turquie mais aussi en Europe de nos jours...

La Pologne de l'an 2006 projete d'élire Jésus comme roi des polonais !!!

Je continurai un peu plus tard surement nourri des répliques à mon post.

Note : Merci Cyberturc pour vos voeux et re-bonne année en santé et en bonheur
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Cyberturc
V.I.P
V.I.P


Inscrit le: 22 Avr 2006
Messages: 1004
Localisation: Paris

MessagePosté le: 05 Jan 2007 14:20    Sujet du message: Répondre en citant

Oui mais l'adhésion aux valeurs républicaines peut-elle, à elle seule, être un élément suffisant pour assurer la cohésion d'un tel groupement?

Je pense qu'il s'agit plutôt d'une fédération de ceux qui ont partagé une histoire commune qui est à la base les valeurs de l'UE dont la république, la démocratie et la laïcité mais il ne faut pas prendre une partie pour un tout. Aujourd'hui, de nombreux pays dans le monde sont des républiques démocratiques.

Ce que je retiens moi, c'est que ces regroupements ont eu lieu entre ceux qui, jadis, se faisaient aussi la guerre.

Ce qu'on a peut-être du mal à saisir en tant que Turcs, c'est cette croyance implicite qu'ont les Européens dans le fait que, d'un point de vue culturel, nous soyons très fortement conditionnés par des événements du passé qui remontent à des temps immémoriaux et dont le christianisme a pu être un des creusets importants dans la construction de cette identité sans en être le seul facteur puisqu'il y a eu aussi, entre autres mais notamment, l'avancée de l'Islam, c'est à dire des Turcs en Europe dans cette construction avec tout ce que cela comporte. J'essaie simplement de signifier que les Turcs sont depuis des siècles des protagonistes de premier plan à ce niveau là.

A ce titre la Turquie a peut-être une place mais je conçois très bien, pour ces raisons, que cela puisse faire l'objet d'un débât. Ce que je dis, c'est que concernant la Turquie, il faut penser différemment car le processus, tout en étant légitime, n'obéit pas exactement à la même logique.

Nul ne détient la vérité et personne ne peut dire aujourd'hui si l'intégration ou la non intégration de la Turquie seraient des succès ou des échecs. En ce qui concerne la Turquie, elle a déjà fait ce choix culturel en tant qu'Etat avec le Kémalisme avant même la création de l'Europe et c'est cela que je voulais mettre en exergue et c'est aussi pour cela que je disais que c'était peut-être une question Turco-Turque.

D'autre part, ce choix Européen des Turcs peut parfaitement être interprété comme un processus d'aculturation de type colonial de la part d'un Européen. Et après tout, le fait de vivre à l'occidentale n'est-elle pas la panacée de toutes les élites moyen-orientales? J'ai juste essayé d'exposer ce qui différenciait la Turquie des autres pays sur ce plan en distinguant notamment que l'Empire Ottoman avait aussi été une puissance coloniale et que son "Européité" n'avait rien d'une aculturation mais qu'il relevait du résultat d'un métissage ethnique et culturel.

Ce que je peux dire aussi, c'est qu'une intégration réussie de la Turquie serait porteuse d'un message positif pour l'humanité entière, alors que l'intégration des autres pays "justes chrétiens" n'a strictement aucune portée, ni envergure. Ça coûte de l'argent et c'est tout. Une intégration réussie de la Turquie signifierait qu'il est possible de transcender les différences religieuses et vivre harmonieusement avec d'autres valeurs communes et les interactions historiques permettraient justement d'avoir cette base de dialogue avec toutes les possibilités de fertilisations croisées que cela comporterait.

Encore une fois, je ne sais pas si tout ceci relève de l'utopie ou du domaine du réalisable.

En ce qui me concerne, je ne pense pas que la majorité des Européens soit suffisamment mûre pour entendre les choses de cette oreille là et que dans un pareil contexte, c'est une faute pour un pays comme la Turquie de s'investir autant dans cette construction alors que les chances qu'elle a de se retrouver danvant un gros géant à sa porte avec elle dehors, sont supérieures à son intégration. D'où la nécessité, selon moi, d'adopter une démarche plus rationnelle en créant une alliance du même type avec l'asie centrale y compris si possible avec l'Arménie.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
narine
Spammer
Spammer


Inscrit le: 24 Jan 2007
Messages: 684

MessagePosté le: 25 Jan 2007 0:24    Sujet du message: Re: L'Europe du point de vue des Turcs... Répondre en citant

papatya a écrit:
Jusqu'il y a 10 ans, la candidature turque ne suscitait aucune hostilité particulière. C'est lorsque la candidature est devenue officielle que les responsables politiques ont commencé à diaboliser les Turcs. Pkoi ? Tout simplement parce que dans les mentalités européennes, il n'est pas concevable qu'un pays musulman soit l'Etat le plus grand et le plus peuplé de l'UE.



Il y a peut-être un plus à ajouter à votre point de vue :

L’acharnement de la politique française envers la Turquie pour gagner la voix électorale de 300,000 à 500,000 Français d’origine arménienne, de Lyon et de Marseille, signifie un sacrifice démocratique et l’isolation de la France face à la Turquie. Par sa démographie et sa superficie, la Turquie avec son intégrité territoriale actuelle deviendrait l’une des trois puissances dominantes au sein d’une Europe fédérale. Ce qui paraît inacceptable pour les pays comme la France et l’Allemagne qui, en l’occurrence, soutiennent des politiques intérieurs et extérieures visant à renforcer et soutenir les divisions ethniques et l’intégrité territoriale de la Turquie. C’est ainsi qu’ils maintiendraient leur position dominante et souveraine en tant que pays fondateurs au sein de l’union Européenne.
C’est pour cette raison qu’en France, les députés ont voté une loi -avec cent six députés sur cinq cents soixante-dix sept - qui remet en question les libertés d’expression par la pénalisation de quiconque qui refuserait d’adhérer à la thèse d’un génocide arménien. La France prétend légitimer ainsi une partie de l’histoire, par le biais d’un vote d’un cinquième de l’assemblée nationale française et choisit d’isoler la Turquie avec une épineuse question d’un prétendu génocide qui n’a pas pu être réglé par des centaines d’historiens de toute nationalité! Avec l’adoption de cette loi pénale par le Sénat en France et les politiques de division découlant de cette loi toucheraient forcement l’intégrité territoriale turque en ouvrant la porte à une Arménie qui, elle, après l’éclatement de l’URSS, a omis délibérément de délimiter ses frontières nationales dans sa nouvelle constitution et qui ne s’abstiendrait pas de demander des dédommagements suite à cette reconnaissance. Il n’est pas caché que l’Arménie a ces desseins de réclamation des territoires à la Turquie. Pendant la première guerre mondiale, la France qui a occupé la Syrie et le Liban, a facilité l’organisation des milices arméniennes en Anatolie orientale en fournissant des armes et des uniformes aux Arméniens. Ces milices ont commis des massacres de masse perpétrés sur les populations turques d’Anatolie et de cette façon ont aidé au démantèlement de l’empire ottoman. Le terme de ‘génocide’ tel qu’il est inventé après la deuxième guerre mondiale pour les victimes juifs ne peut s’appliquer comme un même concept à une minorité insurgée et manipulée de l’extérieur en temps de guerre comme le voudraient les milieux arméniens. (Hrant Dink disait : Historiquement dans le passé, les Européens ont provoqué les tensions entre les deux peuples qui vivaient sur ces terres. Ils ont détruit les relations qui existaient. A ce jour ils n’ont jamais assumé cette responsabilité. Dans le passé ces deux peuples cohabitaient harmonieusement. Les occidentaux sont responsables de la dégradation de cette situation. Cependant ils ne l’ont jamais reconnue. Ils en ont beaucoup parlé mais c’est pour servir leurs intérêts politiques. Turquie Européenne a retrouvé une interview de Hrant Dink par Frédéric Mitterrand réalisée pour TV5 à Istanbul en septembre 2005. )
Aujourd’hui, dans la même ligne de pensée, les politiciens français exigent la liberté d’expression en Turquie, mettent en avant la reconnaissance d’un prétendu génocide comme critère d’adhésion à l’UE, tout en imposant une police de la pensée en adoptant une loi brimant la liberté d’expression des Français. Dans le journal Le Monde, du 03.10.2006, Olli Rehn, le commissaire européen à l’élargissement a affirmé que ‘La reconnaissance du thèse de "génocide" arménien n’est pas une condition à l’entrée de la Turquie dans l’UE, prenant à contre-pied le président français Jacques Chirac qui avait exprimé un avis inverse.’
Les pays fondateurs comme la France sont forts attachés à garder renforcé leur domination politique au sein de l’Europe, et la France n’hésite pas à sacrifier les droits d’expression et de la pensée en bafouant les valeurs démocratiques du peuple français aussi bien que d’une partie de l’électorat français d’origine turque. Est-ce par ce que cet électorat est économiquement en position minoritaire par rapport aux riches lobbies de l’électorat d’origine arménienne des villes comme Marseille et Lyon et est-ce un hasard que l’année électorale de 2007 en France est officiellement déclarée aussi comme l’année de l’Arménie en France ? Les raisons de cette politique française unilatérale et agressive seraient-elles liées au maintien du rôle de la représentativité française qui s’affaiblirait trop au sein de l’Europe en cas d’élargissement à la Turquie avec le poids économique, démographique et du point de vue de sa superficie territoriale, que lui donnerait le traité de Nice ?
C’est dans les dialogues des politiciens (presque tous les présidentiables) qu’on entend aujourd’hui qu’ils veulent une France forte dans l’union Européen. Mais est-ce que c’est une politique sans préjudice ni sans conséquence aux négociations actuelles d’élargissement et ni même aux valeurs démocratiques que la France bafoue en muselant les droits à la liberté d’expression ? Dans ses efforts de démocratisation, la Turquie est poussé dans ses tranchés nationalistes par les fins calculs patriotiques et souverainistes des pays de la communauté européenne et en Europe, la France en est devenu la locomotive. La monté des nationalismes en Europe montre bien également que les pays constructeur d’Europe des nations ne sont pas prêts à transmettre leur souveraineté à des hautes instances européenne. La récente histoire d’apporter la démocratie en Iraq a mené à la guerre civile, mais le model ne prévaut pas pour la Turquie et donc la France a tous les torts de privilégier une partie de son électorat en sacrifiant sa démocratie et en prenant le model américain de ‘diviser pour régner’.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Aurel
V.I.P
V.I.P


Inscrit le: 30 Jan 2006
Messages: 1435
Localisation: France / IDF

MessagePosté le: 25 Jan 2007 3:55    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
La récente histoire d’apporter la démocratie en Iraq a mené à la guerre civile, mais le model ne prévaut pas pour la Turquie et donc la France a tous les torts de privilégier une partie de son électorat en sacrifiant sa démocratie et en prenant le model américain de ‘diviser pour régner’.


Vous parlez de la Turquie, là, où de la vision sarkozienne de la France ?
Idea
_________________
Donnez nous des bars, des filles à matelot,
Des chansons à boire ou à sanglots,
Suivez nous un soir au rencard des héros
Vivre l'histoire de la gigue et du couteau...

Soldat Louis
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Envoyer un e-mail
Cyberturc
V.I.P
V.I.P


Inscrit le: 22 Avr 2006
Messages: 1004
Localisation: Paris

MessagePosté le: 25 Jan 2007 14:36    Sujet du message: Répondre en citant

Cher Narine,

Bien que ce sujet ne cadre pas pas directement dans l'objet de ce débat et qu'il aurait plutôt sa place dans une nouvelle rubrique intitulée "La Turquie dans l'UE selon l'Etat profond Français", je ne vois pas d'inconvénients à ce que nous en débattions.

Cette thèse, je l'avais également pressentie depuis longtemps car elle relève d'abord de la logique. Et puis, que cet "Etat profond" existe dans la réalité ou non n'est finalement pas si important que cela. On peut très bien imaginer que cela relève d'un comportement collectif inconscient des élites politiques qui donnerait les mêmes effets.

Le morcèlement de la Turquie aurait effectivement plusieurs attraits pour le tandem Franco-Allemand et pas uniquement sur le seul aspect du maintien de la position dominante des fondateurs de l'UE ou d'une vision électoraliste à court terme pour séduire les voix Arméniennes...

En admettant que cela soit un premier argument, voyons les autres :

- La digérabilité : avec une population moins importante, débarrassée de ses parties les plus pauvres, la Turquie serait économiquement, géographiquement et socialement beaucoup plus "intégrable".

- La culture : La Turquie de l'Ouest est beaucoup plus Européenne que celle de l'est. Le statut de la femme, les rapports sociaux etc.. sont beaucoup plus proches du modèle Européen à l'ouest. Pour aller plus loin, certains pourraient même dire qu'il y a moins de différences entre un Turc de l'Ouest et un Européen, qu'il n'y en a entre un Turc de l'Ouest et un Turc de l'Est.

- La géostratégie : avec une fronière tampon, qu'elle soit Kurde ou Arménienne, nous aurions un Etat (qui serait de fait un pays ami de l'Europe puisque ce serait elle qui aurait permis sa création) qui ferait tampon entre les voisins actuels qui peuvent être jugés comme indésirables : La Syrie, l'Irak, l'Iran... tout cela, serait replacé par un seul voisin.

Le seul problème c'est que je ne vois pas comment la Turquie peut laisser faire cela. Donc on tourne en rond. Retour à la case départ. Tout cela est fort intéressant car il y a des choix à faire pour la Turquie et il faut voir dans chaque cas quel est vraiment le prix à payer.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Montrer les messages depuis:   
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    Forums d'A TA TURQUIE Index du Forum » L'Union Européenne & la Turquie Toutes les heures sont au format GMT + 2 Heures
Page 1 sur 1

 
Sauter vers:  
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas voter dans les sondages de ce forum


Powered by phpBB v2 © 2001, 2005 phpBB Group ¦ Theme: subSilver++
Traduction par : phpBB-fr.com
Adaptation pour NPDS par arnodu59 v 2.0r1

Tous les Logos et Marques sont déposés, les commentaires sont sous la responsabilités de ceux qui les ont postés dans le forum.