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Forums d'A TA TURQUIE :: Voir le sujet - Izmir : Alsancak-Karsiyaka vapurla
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Izmir : Alsancak-Karsiyaka vapurla

 
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Auteur Message
Girsu
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Inscrit le: 14 Mar 2007
Messages: 302

MessagePosté le: 21 Aoû 2007 18:23    Sujet du message: Izmir : Alsancak-Karsiyaka vapurla Répondre en citant

Alors que je suis au milieu de la pluie, déjà si loin de ces côtes, j'ai fait une petite vidéo avec mon appareil photo quelque peu minus... mais bon, hein...
J'avais un besoin fou d'arriver à Karsiyaka (pourquoi les lettres marchent pas ?) par mon bon vieux bateau. Je ne sais pas si ces images peuvent évoquer de bons vieux souvenirs à certains, un sourire, en tout cas c'est leur seule raison d'être, et la chanson, elle... de MFÖ est sublime.

http://www.youtube.com/watch?v=wYBGHg0htZE
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Girsu
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Messages: 302

MessagePosté le: 03 Oct 2007 8:59    Sujet du message: Répondre en citant

C'était cet été. J'avais besoin d'un de ses sachets de poudre brune que l'eau transforme en elixir qui éveille. J'entre dans une de ces petites épiceries dans lesquelles on peut aussi bien trouver les pains, journaux du jour, les fruits de saison, et les objets de tous les temps : d'un seau en plastique aux couleurs délavées à des terlik, des conserves, une spécialité de la femme de l'épicier, le tout dans un mélange d'odeur de savon (pas de Marseille) mais de quelque chose rapprochant et d'un teneke de fromage.
Sur le comptoir, au moment de payer, je les vois.
Je dis au vendeur, un peu plus jeune que moi :"tiens, c'est marrant, la forme de ces chocolats (?) me fait exactement penser à de vieilles sakiz que j'adorais." D'ailleurs pendant que je parlais, je me demandais si c'était vraiment judicieux de laisser du chocolat sur un comptoir avec 35° dehors. (Ben oui, c'est mon côté valeurs sens dessus-dessous, entre les "after eight, vous savez, ces chocolats carrés noirs, avec une pâte de menthe, dedans, ici, et les carrés de chiklet - je sais, je sais, on écrit pas ça, comme ça - de là-bas).

- Mais ce sont les sakiz, justement. Une réédition, comme ça.






Bon, je sais, il ne pouvait peut-être pas comprendre que l'on devienne carrément euphorique (avant même le café) à la vision de ces petits carrés. Ces petis carrés, très fins, que l'on peut découper en deux, avec un goût unique ... il ne peut pas comprendre.
Je ne l'ai pas non plus fatigué à lui expliquer que pour moi, ces chicklet représentent un souvenir drôle. Il y avait les Mabel, les Inci, etc. Lorsque retournant en Turquie, fière d'avoir appris à l'école, ici, que "Inci" se lit "logiquement", "ainsi"... Je me souviens encore de l'affreux épicier qui avait fait semblant de ne pas me comprendre quand je lui avais demandé des chicklet "ainsi".
- Yok, kizim. Yok...
- Orda, bakin, tam sizin arkanizda... "ainsi" sakiz... lütfen...
- Ya kizim, yok...

Ben oui, dans ma tête d'esperanto c'était compliqué, parfois. Je ne me souviens pas avoir été, jamais, aussi enragée devant une injustice ! J'en ai pleuré de rage... Donc mon père est retourné, avec de grands pas, trouver ce bourreau d'enfant.

Avant d'éclater de rire de concert avec l'épicier...

Si je me souviens de ces chickettes... ha ! Pas qu'un peu

Donc, voilà, j'étais dans cette épicerie, et j'ai exulté de joie. Devant le goût du souvenir emballé en petits carrés.
J'ai pris 8 chiklet, et je suis repartie de l'épicerie en mâchant la chose comme on goùte un Bordeaux Château Neuf du Pape. Vous savez, avec la bouche qui réfléchit.

Vingt mètres plus loin, je me suis arrêtée. 8, un goût d'infini, non. Pas assez. Et j'ai refoncé vers l'épicerie, et j'ai acheté la moitié de la boîte. Sous le regard amusé du vendeur.

Il m'a juste dit :
"C'est marrant, vous n'êtes pas la première qui fait cela..."

Et ça, cela m'a fait un goût encore plus doux en bouche. Nostalgique, moi ? Non, nous... on doit être pas mal de nostalgiques.



PS : c'est un grand secret que je vous livre là ... je suis prête à acheter toutes les sucreries de la terre à mes gosses, mais ces chicklet là ... ils ne savent pas que j'en ai caché plein dans un tiroir (arg... si mon fils me lit, je suis foutue)
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SelimIII
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Messages: 3006
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MessagePosté le: 04 Oct 2007 18:03    Sujet du message: Répondre en citant

ce vidéo m'a rappellé un amour de jeunesse qui avait plus ou moins commencé sur ce trajet en vapur!

Smile
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Girsu
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MessagePosté le: 04 Oct 2007 19:06    Sujet du message: Répondre en citant

Quel joli souvenir ...

merci pour le petit signe.

A l'époque on distinguait tellement bien, la différence d'un côté ou de l'autre. Il y avait les gratte-ciel (enfin... à mes yeux c'était comme New York) d'Alsançak. Et puis, le côté plus "petit", petites maisons et palmiers de l'autre.

J'ai filmé tout le trajet pour mes soirées d'hiver.

Une chose qu'aucun izmirli normal, qui fait ce trajet comme on prend le bus, a dû faire comme vidéo à regarder pour se changer les idées Wink
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Girsu
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Messages: 302

MessagePosté le: 05 Déc 2007 13:31    Sujet du message: Répondre en citant



sans prétention... aucune
juste une photo volée, un sourire
un moment de nostagie
un clin d'oeil en passant

un peu chop suey, c'est vrai Wink

Bon, faut que je fasse à dîner, je me suis battue avec l'appareil photo pas chargé, le flash, le cadrage, la résolution à diminuer... topo, on a rien sur la table et il est 12 h 30. Arg.
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murat_erpuyan
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MessagePosté le: 06 Déc 2007 0:10    Sujet du message: Répondre en citant

Justement avant de regarder l'agrandissement j'ai cru que c'était une autre version de Chop Suey d'Edward Hopper qui a été évoqué dans le topic :
http://www.ataturquie.asso.fr/modules.php?ModPath=phpBB2&ModStart=viewtopic&t=3496&recherche=chop+suey&t=3496&recherche=chop+suey&sid=90ede8cd00a0d1c8561564b5a2cc4359

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Girsu
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Messages: 302

MessagePosté le: 06 Déc 2007 23:20    Sujet du message: Répondre en citant

... Wink en fait, ce qui me fait rire, moi, de moi-même, c'est que j'ai un peu l'impression de réinventer inconsciemment, les tests de Rohrschach. C'est en peignant la table de ce tableau que j'ai eu ce sentiment étrange de déjà vu.

Ah, le déjà vu ...tellement symptomatique des influences reçues.

A Lausanne, il y a un très beau Centre d'Art brut. Des oeuvres de fous, de marginaux. Cela m'a d'ailleurs toujours fait sourire, parce que ce sont vraiment des maniaques, dans le sens turc et français : ces gens peuvent passer des heures et des heures à reproduire des petits points, des lignes. A mes yeux, se sont les seuls artistes au monde. lls prennent au fond d'eux ce qu'il y a, et lui donnent forme. Une forme unique. Une sorte de cliché, polaroïd, au-delà de tous les "clichés", de tout ce qu'ils sont.


« Nous entendons par là des ouvrages exécutés par des personnes indemnes de culture artistique, dans lesquels donc le mimétisme, contrairement à ce qui se passe chez les intellectuels, ait peu ou pas de part, de sorte que leurs auteurs y tirent tout (sujets, choix des matériaux mis en œuvre, moyens de transposition, rythmes, façons d’écriture, etc.) de leur propre fonds et non pas des poncifs de l’art classique ou de l’art à la mode. Nous y assistons à l’opération artistique toute pure, brute, réinventée dans l’entier de toutes ses phases par son auteur, à partir seulement de ses propres impulsions. De l’art donc où se manifeste la seule fonction de l’invention, et non, celles, constantes dans l’art culturel, du caméléon et du singe. »
— Jean Dubuffet, « L’Art brut préféré aux arts culturels », 1949 (Manifeste accompagnant la première exposition collective de l’Art brut à la Galerie Drouin, reproduit dans Prospectus et tous écrits suivants, Gallimard, 1967)



Ah, échapper au fait que tout peut être résumé en triangle, rond ou carré, si l'on y pense.

L'art brut est à l'art, ce que le diamant brut est aux pierres précieuses taillées en formes précises pour se sertir dans une bague.

Ah, être juste assez fou, peut-être, pour se foutre de tout. Des contingences. Des perspectives, des couleurs.

Si le sujet vous branche : voici mon chouchou parmi la collection. Pour tout ce qu'il était, bien sûr, car je suis incapable de séparer l'homme de son esprit, ou les pensées, des actes :

Hans Krüsi était un petit paysan solitaire qui avait pour seuls amis, des pigeons. Il dessinait sur des sets de table, des briques de lait, sur tout... il vendait des fleurs pour survivre parce qu'il avait essayé d'être bûcheron, ouvrier agricole, mais était de santé trop fragile pour cela. Alors, entre les pigeons, les fleurs et la vie, il est simplement resté authentique. Bon, après, évidemment, on l'a remarqué, il a troqué sa chambre sans eau ni chauffage pour une sorte d'atelier, en ville. Comme me l'avait confié son gardien, il a été heureux, paraît-il de figurer, un jour, dans ses vieux jours, comme "artiste-peintre" sur l'annuaire téléphonique. Un autre type de folie, certainement.

Enfin, bref, j'adore son idée de peindre sur des briques de lait. C'est tellement original. D'ailleurs, je pense que c'est pour cela que l'on dit aussi pour un fou que c'est un "original".

http://www.artbrut.ch/index.cfm?Show=Oeuvres&ArtisteID=72
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Girsu
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MessagePosté le: 10 Déc 2007 20:04    Sujet du message: Répondre en citant

Parfois, je me sens ermite.
Une question de mites.
C’est que j’aime les tapis, vous savez…

Je n'ai aucun doute que si l'on tire sur un fil, par exemple le fil jaune d'un tapis multicolore, l'ensemble perd de sa cohésion.
De même si l'on ajoute, avec de gros noeuds, du fil d'une texture ou couleur qui jure avec l'ensemble.
Mais les mites, franchement, les mites, c’est effrayant.

Vous avez déjà vu une tête de mite ?





Effrayant.


Ces jours, je pensais aux tapis. Aux spécificités des tapis.

Savez-vous ce qu’est un « nœud turc » ? C’est une façon de nouer les tapis qui est une spécificité dont on peut lire un amour certain pour une certaine forme de symétrie, même dans le plus petit détail, le plus petit point.
Oh, je sais, je sais, en Turquie, on sait aussi bien tisser pour faire un tapis, qu’utiliser des nœuds symétriques (le « turkish knot) ou le nœud simple (persian or senneth knot). On peut même, dans un même tapis, jongler avec les nœuds, matières ou autres.

Mais j’avais envie de déballer ma culture de tapis, que voulez-vous ?

Je sais que nous vivons une période où l'on se retrouve face à une sorte de pelote de bouts de laine délavés n'ayant aucune signification cohérente, comme une minette à mini nylon et serre-tête viscose, mais l'important est d'abord de ne jamais oublier ce fondement essentiel de notre tapis :

On ne tire sur aucun fil en particulier, on ne déchire pas, on ne tord pas un fil. Il n'est ni persan, ni arabe, ni chinois. C'est un tapis turc. Est-ce raciste de l'affirmer ? Non, c’est une petite spécificité.

Ouaip, msieur, dame, j'ose dire qu'il y a une spécificité culturelle, historique de ce tapis. Dois-je le préciser ? On tisse avec les éléments et si l’on noue, on ne fait pas des nœuds déséquilibrés, à la base. Ouais, parce que l'on finit toujours déséquilibrés. C'est contagieux.

Bref, quelque soit la méthode, voire, même si l’on n’a jamais vu un tapis de sa vie, ou que l’on se fout des tapis, on peut aussi faire des noeuds dans son mouchoir, histoire de se souvenir.

Mon tapis.

Certains peuvent avoir envie de se rouler dessus, d'autres, penser qu'ils peuvent oser au pas de la porte, s'y frotter leurs souliers, qu'ils essaient, seulement ... Ici, enfin, je veux dire là-bas, (parfois, je ne sais plus très bien où je suis, mais tant que je sais d’où je viens, ça me suffit) on a appris, à moins d’avoir le cerveau amnésique, à ne même pas marcher sur un tissu synthétique, blanc et bleu sentant encore le feu. Par respect.

Ce qu'Atatürk nous a laissé, à tous, comme canevas merveilleux, comme modèle de tissage est basé sur la qualité, la couleur des fils à disposition, sur notre sol. Tenez, chez les frères du Turkmenistan, c’est l’alimentation des moutons qui est à la base de la qualité des fils spécifiques des tapis. Logique. Il y a de par le monde, même entre frères, des spécificités locales. C'est tout. C'est simple.

C’est idiot, finalement, de ne pas comprendre qu’un tapis cela peut être utile, à la base, comme un toit de maison, de tribu ou de patrie. C’est bien plus qu’une déco de salle de bal. Ou un « item » antique aux enchères. Un tapis, à la base, aux murs ou au plafond, c'est essentiel !

Si je respecte terriblement la pensée, la philosophie, les idées d'Atatürk, c’est parce que son canevas est si beau, si simple et universellement riche d'enseignements que l'on pourrait aussi bien s'en inspirer partout dans le monde. Quelque soit l'épaisseur, la texture ou la couleur des fils. Quand quelque chose est simplement beau, l’important, est forcément sa diffusion, dans toute sa simplicité. Au-delà de tout.

C’est un canevas de chez nous, pour nous.

Par contre, oui, parce que je connais, un peu, quand même la Turquie, je pense que c'est, pour la Turquie, le plus beau de tous les modèles. A l'évidence. De par l'épaisseur, la texture et la couleur des fils turcs, il est à mes yeux intouchable. Du sur mesure. Donc oui, toucher à un moindre point de ce dessin, une moindre couleur est à mes yeux ouvrir un trou dans le tapis, comme une mite.

Tout ce qui peut toucher aux points essentiels est devenir une mite.

Cela fait des minons, c’est minant, les mites.




Un petit tapis de lavande, tiens, pour changer.
Il s'appelle : "Chants de là-bas"

Que disais-je ? Ah oui.

Je me demande parfois, si les gens en Turquie sont conscients de la magnificience du canevas qu'ils ont entre les mains. Quand ils comparent leurs échantillons de fils, dont certains sont exactement de la bonne couleur, texture, épaisseur, je me dis moi, qu'il y a tellement tout, tout pour surpasser cet assemblage de fils bizarres.

J’aime mon tapis turc. Je l’aime d’autant plus puissamment que vu de dehors, j’ai une nostalgie de tous les jours pour chacun de ses fils…….. Est-ce étrange à comprendre ?


Et je refuse simplement que l’on touche à un poil de mon tapis.
Celui qui avance avec un ciseau pour le couper, un caillou pour le frapper ou une feuille avec un dessein stupide dessus, du balais !

Entre fils, on peut composer tout.

Mais avec feuille caillou ciseau
1
2
3
Non.

On ne compose que des comptines ridicules.
Cela passe peut-être le temps.
Mais le temps délave aussi les couleurs.


Ps : moi je ne fais pas de grand dessein, je ne fais que des petits dessins.

signé : l'ermite
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Girsu
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MessagePosté le: 22 Mar 2008 14:15    Sujet du message: Répondre en citant

Je vous présente un de mes bols.



Sa place est sur la vieille commode que j'ai hérité de ma grand-mère qui, elle-même l'avait reçu de sa belle-mère. J'aime le mélange de styles. Enfin, quand je dis que j'aime le mélange de styles, j'entends : "style". Objets chargés d'âme.

Bon, vous me direz que l'on pourrait utiliser ce bol pour mettre des chips, olives, des trucs d'apéros, des choses comme ça.

Oui, sûr, je pourrais le ranger au milieu de mes bols "grande surface", de façon à pouvoir l'utiliser tel un bol comme un autre. Pas seulement l'apprécier comme une pièce de déco.





Mais je ne peux pas.

ça, c'est pris à l'envers :





ça, c'est un détail du travail du haut du bol :





Non. Comment imaginer mettre des choses aussi acides que des cornichons, aussi grasses que des antipasti, aussi ridicules que des chips industrielles là-dedans ? Vous voyez, tous ces petits points ?

Et puis, c'est marrant, c'est presque idiot, vous me direz, mais ce bol, me nourrit spirituellement, tous les jours. Tel quel.

Voilà. ça c'est mon trésor. Mon bol adoré.
Mais comme tout ce qui est précieux, pas imperméable à l'acide, au gras. Et contrairement à mes bols à corn flakes, pas abrité de la poussière dans une armoire de tous les jours.
Et pourtant, c'est le bol le plus essentiel de ma vie.
J'y tiens comme à la prunelle de mes yeux. Mon mari qui pensait pouvait l'utiliser comme lieu où retrouver ses clés, (oui, chez moi, les choses se perdent, vu le chenit) mon fils qui voulait en faire un nid pour son mp3 se sont tous les deux pris une énorme diatribe verbale. Seuls les élastiques, chouchous de ma fille peuvent, parce qu'il ne griffent pas, y reposer. Et encore ... ce bol est plutôt de l'ordre de l'intouchable. Mon totem, en quelque sorte. Mon jalon. Mon repère.
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Girsu
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MessagePosté le: 09 Sep 2008 19:15    Sujet du message: Répondre en citant



Tu vois, t'es là.
Il fait chaud. Tu sais que ce n'est absolument pas une bonne idée. Même que le serveur est inquiet, "vous êtes au soleil, il fait chaud, vous ne voulez pas que l'on déplace la table ?" Non, bien sûr, que ce n'est absolument pas nécessaire de t'offrir une portion totale de baklavas avec en plus le thé et son sucre... (à 15 h 00 en plus !!!!)
Tu le sais.
Mais ...

Sans cette tradition, t'as pas complètement goûté au voyage.
Une ruelle perpendiculaire à la rue perpendiculaire à la mer.
Toute ton enfance. Il y a plein de choses qui changent, mais ça, ça c'est comme un bout de paradis immuable à portée des sens. Toute mon enfance qui revient.
Endimanchée (façon de parler), ici on parle de s'habiller pour la promenade de début de soirée, longer les quais. Il y a cette tradition marrante des gens marchant au bord de la mer, se croisant, décroisant. Avant de trouver un banc, un petit jardin de thé ombragé, ou ... comble du luxe, un pâtissier à en rêver la nuit.
Et puis, c'est idiot, je sais, mais le baklava a pour moi le goût du luxe suprême de celui qui ne peut, toujours, en manger à un coin de rue. Un peu un parfum de départ.
Chaque année, mon oncle (un de mes oncles) me donnait, au moment du départ, une boîte énorme de baklavas. L'autre oncle m'offrait des çekirdek, super salés (j'adore toujours les grignoter en lisant) avec un gros Tulum peynir carré. Ma tante nous faisait un cake pour le voyage. Et une autre, un petit bricolage comme elle sait les faire, un arbre à perles, des coquillages, des choses comme ça. Et bon, bien sûr des confitures de cerises, de figues, de ces fruits au parfum de là-bas. Il en faut des réserves pour tenir une année. Tenir un voyage.

Avec le couteau suisse de mon père, je grignotais dans la cabine lamelle après lamelle le fromage, volait un petit bout de baklava de ci, de là ... il fallait bien ça, pour m'enlever le mal ... de terre, s'éloignant. Ouais, en général, je restais cloîtrée dans la cabine, avec mes sortes d'hosties.

Hé, manger un baklava, l'air de rien, pour moi, c'est ... bah, c'est toute une histoire.
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