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la France en face:La peur du déclin......

 
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Raskolnikoff
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MessagePosté le: 31 Mar 2012 9:50    Sujet du message: la France en face:La peur du déclin...... Répondre en citant

la France en face samedi 31 mars 2012 (Le Temps)
La peur du déclin et l’aspiration confuse au renouveau
Par Catherine Dubouloz PARIS
Montagne de dettes, perte de compétitivité, démocratie grippée, panne de confiance: les discours pessimistes sur le déclin de la France fleurissent. Derrière l’insatisfaction grandit l’aspiration à un renouveau en profondeur, qui suppose des réformes que tous savent douloureuses. Changer la France, la moderniser, est-ce possible? Les figures politiques en compétition sont en panne d’audace et d’idées neuves

Que se passe-t-il quand une nation est en état de burn-out? Elle perd pied, vaincue par le pessimisme. Ou alors elle parvient à faire preuve de résilience; elle évolue, se transforme et repart sur des bases nouvelles. Il y a deux ans, Jean-Paul Delevoye, ancien médiateur de la République, jugeait la France «en grande tension nerveuse», «fatiguée psychiquement». Aujourd’hui, l’actuel président du Conseil économique, social et environnemental (CESE) confie au Temps une conviction: «Nous ne sommes pas dans une situation de crise, mais de métamorphose de la société. Nous allons changer de modèle économique, de modèle énergétique. Nous allons vers de nouvelles croissances, de nouveaux rapports entre salariat et actionnaires, entre riches et pauvres. Une série d’évolutions lourdes est devant nous.»

Le déclin en marche

Quand on jette un premier regard sur la situation de la France, c’est d’abord le déclin qui saute aux yeux. Depuis une quinzaine d’années, l’Hexagone montre des signes d’affaiblissement. En 2003, lorsque l’économiste Nicolas Baverez publie La France qui tombe, son livre crée un choc. Depuis cette date, les discours déclinistes se sont multipliés, portés notamment par les mauvaises performances économiques et financières que symbolise la perte du triple A. La France demeure la cinquième puissance économique mondiale, mais plusieurs indicateurs sont au rouge. En 2011, le déficit a atteint 103 milliards d’euros, la dette publique 1717 milliards d’euros, soit 85,8% du PIB. Ce record ne découle pas seulement de la crise, comme l’a récemment rappelé la Cour des comptes. Il est «l’héritage de plus de trente ans d’incapacité à maîtriser les finances publiques».

Toujours plus mauvais, les chiffres du commerce extérieur illustrent la dégradation constante de la compétitivité: 51 milliards d’euros de déficit en 2010, 70 milliards en 2011, «alors que le voisin allemand était en excédent de 156 milliards, mieux que les 116 milliards déjà atteints en 2010», rappelle le secrétaire d’Etat au Commerce extérieur, Pierre Lellouche. Tandis que le taux de chômage flirte avec les 10%, les fermetures d’usines et la révolte sociale des ouvriers se multiplient: les salariés de la raffinerie de Petroplus à Petit-Couronne, ceux de SeaFrance à Calais, d’ArcelorMittal à Gandrange et Florange, et avant eux le personnel de Continental ou de Goodyear, ont résisté, pour certains en vain. Même si d’autres ont eu de la chance, comme les ouvrières de Lejaby ou les employés de Photowatt, dont les entreprises ont été reconverties ou reprises, les chiffres sont douloureux. Ces dix dernières années, entre 500 000 et 700 000 emplois industriels ont disparu en France; 900 usines ont fermé depuis trois ans.

La mondialisation exécrée

A ce dépérissement économique s’ajoute une profonde perte de confiance en soi. Ce sentiment se manifeste notamment par un violent rejet de l’économie globalisée. «Les Français ont peur de la mondialisation. Plus que tout autre peuple, ils la regardent comme une calamité venue d’ailleurs», écrit l’ancien directeur de l’Institut Montaigne, Philippe Manière. Le concept de «démondialisation», martelé par Arnaud Montebourg en 2011, a fait de lui le troisième homme de la primaire socialiste. Mais la gauche n’est pas seule à critiquer les délocalisations. De François Bayrou à Marine Le Pen, tout le spectre de la droite les a placées au centre de ses propos.

L’anxiété française se révèle également à travers les discours politiques sur l’immigration. «Il y a trop d’étrangers en France», estimait Nicolas Sarkozy récemment, avant d’ajouter: «Comment intégrer, comment assimiler, si une vague migratoire incontrôlée vient indéfiniment réduire à néant les efforts de la République?» La peur d’une islamisation du pays, exprimée à travers l’interdiction de la burqa, les débats sur les prières de rues, la construction de mosquées ou la viande halal, s’ajoute à la crainte que le communautarisme ne se développe au point de détruire les fondements de la République.

Les déclarations de la candidate frontiste, comme celles du président candidat, se sont encore musclées depuis la tuerie de Toulouse, commise par un Français né de parents algériens et devenu islamiste radical. Evoquant les soldats abattus par Mohamed Merah, le chef de l’Etat a parlé de «musulmans d’apparence». Au-delà de la polémique, cette expression illustre le désarroi au sujet de l’identité nationale. Elle montre aussi la nostalgie d’un paradis perdu: «Lorsqu’on parle des problèmes de l’immigration, lorsqu’on dit que nous allons réduire l’immigration légale, on stigmatise en réalité les millions de Français issus de l’immigration, analyse la candidate écologiste Eva Joly dans Libération. On crée l’idée que s’il n’y avait pas les immigrés et leurs enfants, nous retrouverions un âge d’or de la France.» L’Autre est montré du doigt, y compris lorsqu’il est Français. La Franco-Norvégienne en a fait personnellement l’expérience: durant cette campagne, elle est sans cesse ramenée à son accent et à ses origines.

La démocratie en panne

Dans le champ politique, un autre mécanisme d’effondrement est à l’œuvre, qui sape les élans réformateurs et entrave tout optimisme. Selon François Miquet-Marty, président de l’institut de sondages Viavoice, la moitié des Français ne se sent plus représentée par les femmes et les hommes politiques. Ils se vivent comme «les oubliés de la démocratie». Ils pensent qu’à droite comme à gauche, tout le monde «se fiche bien de leurs problèmes». Ces Français invisibles ont tendance à se détourner des urnes. Cela s’est traduit par des taux d’abstention record lors des derniers scrutins: 60% aux élections européennes de 2009, 53,7% aux régionales de 2010.

A cette crise de la représentativité se superpose une perte de confiance envers l’efficacité politique. Les Français croient de moins en moins que leurs dirigeants ont le pouvoir d’agir. «Le discrédit à l’égard de l’action politique s’est affirmé à l’épreuve de la crise financière, économique et sociale, face aux difficultés du pouvoir politique à soutenir le pouvoir d’achat, à réduire le chômage, à relancer la croissance», écrit François Miquet-Marty. Ce désenchantement va souvent de pair avec la peur du déclassement, qui «pousse à l’inquiétude et à la résignation», souligne Jean-Paul Delevoye. «Aujourd’hui, les grands ­slogans républicains, comme l’égalité des chances, la mixité sociale ou l’école comme ascenseur social, sont démentis dans les faits. Les équations de la République sont à revisiter.» A ce titre, l’éducation constitue un sujet de préoccupation majeur. «Longtemps considérée comme facteur d’intégration et d’élévation sociale, donc de réassurance et d’optimisme, elle est devenue source d’anxiété pour les parents qui redoutent que leurs enfants ne puissent pas trouver leur place dans la société», note Philippe Manière.

La défiance envers la classe politique est un vieux trait de caractère français. Mais depuis cinq ans, elle a trouvé de belles occasions de s’exprimer, ne serait-ce que lors des révélations sur les multiples affaires, Woerth-Bettencourt, Karachi, Strauss-Kahn ou Guérini. Elles ont éclaboussé la droite comme la gauche et jeté encore un peu plus de discrédit sur les élites.

Très critique envers son pays, le sociologue Alain Touraine résume le mal français avec des mots tranchés: «La France est un pays qui ne se renouvelle pas. Elle n’a pas d’idées nouvelles, de partis nouveaux, de terrains de débats nouveaux, confie-t-il au Temps. Les Français sont profondément insatisfaits par la manière dont on leur pose les problèmes politiques.» Cet intellectuel très respecté perçoit «une absence de pensée de l’avenir, assortie d’une grande méfiance à l’égard de l’Europe», et dénonce «un vide social, intellectuel et politique historique. Les sociologues et les économistes discutent des transformations fondamentales de la société depuis vingt ou trente ans, mais le monde politique reste étranger à cela. Il ne parvient pas à définir un nouveau champ politique.»

Envie de métamorphose

Face à l’importance des problèmes, la France est sommée de changer en profondeur. A droite comme à gauche, l’aspiration au renouveau est palpable. L’intégralité du discours de François Hollande mise sur la notion de changement. Face à lui, Nicolas Sarkozy promet d’accélérer les réformes. Dans le même camp, Pierre Lellouche juge que «la France ne peut plus se contenter d’être la rentière de sa glorieuse histoire passée» et Jean-Paul Delevoye souhaite «une respiration démocratique nouvelle» qui permette d’en finir avec les relents de pouvoir monarchique. L’ancien médiateur préconise «un changement culturel profond» afin de «combattre l’immobilisme et la préservation de son confort. Il s’agit de retrouver le crédit du politique pour qu’il soit porteur d’un projet de société. Le pays doit apprendre à gérer les potentiels, à libérer les forces de créativité et d’inventivité.»

Mais comment opérer la métamorphose? La nécessité de redresser les finances publiques fait l’unanimité non seulement dans le camp présidentiel et chez François Bayrou, mais également pour François Hollande. C’est une première étape. Ensuite, estime Jean-Paul Delevoye, «l’important pour les dirigeants politiques, c’est de maîtriser les méthodes de conduite du changement. Il s’agit d’expliquer ce qui est important pour l’avenir et d’offrir une durée de maturation suffisante afin que l’opinion s’approprie les enjeux. On peut alors organiser le débat et prendre des décisions.» L’ancien médiateur se dit confiant. Il estime que les Français «sont prêts à aller de l’avant».

Pendant son quinquennat, Nicolas Sarkozy a fait évoluer le pays dans certains domaines. Des réformes ont été menées, parfois dans la douleur et la confrontation, comme celle des retraites. D’autres ont été opérées plus calmement, comme celle des universités qui leur donne davantage d’autonomie, ou celle du crédit impôt recherche qui favorise les activités de recherche et développement des entreprises. Mais bien d’autres chantiers ont été annoncés, puis abandonnés, comme celui de la prise en charge des personnes âgées dépendantes. L’espoir d’un renouveau, déjà présent en 2007 et théorisé dans le concept de «rupture», n’a été que très partiellement satisfait.

La tentation du repli

Reste à savoir dans quelle direction le changement sera conduit. Certains, à droite comme à gauche, sont tentés par le repli. Ils proposent une France forteresse. En 2011, le socialiste Arnaud Montebourg a remis le patriotisme économique au goût du jour. Il a été suivi par Marine Le Pen, qui veut élever des barrières douanières autour de la France. L’idée a été reprise et réaménagée par Nicolas Sarkozy, devenu le défenseur d’une forme de protectionnisme européen dans l’accès aux marchés publics. Côté immigration, Marine Le Pen veut quasiment stopper l’arrivée des étrangers en France et instaurer la priorité nationale pour l’emploi, le logement et les aides sociales.

D’autres voies moins crispées se dessinent cependant. Dans le domaine économique, les principaux acteurs misent sur une France modernisée et mieux intégrée dans le monde. Le modèle allemand, fortement axé sur les PME exportatrices, actives dans des créneaux haut de gamme, est devenu la référence pour la droite. Les relations entre chefs d’entreprise et représentants des salariés telles qu’elles se pratiquent outre-Rhin séduisent dans les deux camps. Syndicats et dirigeants d’entreprise en appellent à un nouveau dialogue social. Certains économistes, relayés par les politiciens, tentent de convaincre des bons côtés de l’économie globalisée. Comme l’écrit Pierre Lellouche, «la mondialisation, c’est aussi cela: des pays en développement rapide qui ont besoin de centrales électriques, de ponts, de trains, et dont les classes moyennes – 300 millions en Chine, 200 millions en Inde – sont avides de produits français». Autrement dit, le vin, le champagne, les parfums et autres produits de luxe ont d’immenses marchés à conquérir. «La Chine n’est pas seulement un concurrent, c’est aussi un formidable client.»

Côté politique, un mouvement de renouveau semble également lancé. «L’enjeu principal de l’élection présidentielle, estime Alain Touraine, est de recréer la capacité d’action politique qui a disparu et qu’on ne retrouve pas, parce qu’elle se cache comme un chat apeuré.» La primaire socialiste a montré une voie à suivre. Cet exercice inédit a provoqué un réel élan. «C’était un vrai moment politique, où il était question du fond», note Jean-Paul Delevoye. La droite, qui en a conçu beaucoup de jalousie, va probablement s’en inspirer.

Dans un pays qui se rend peu souvent aux urnes, les changements institutionnels paraissent inévitables. Le référendum a été l’un des thèmes du début de la campagne; même si les hommes politiques français se méfient traditionnellement de cet instrument, ils vont sans doute devoir l’ancrer davantage dans la culture politique hexagonale. Par ailleurs, pour briser la bipolarisation gauche-droite qui paralyse le débat, on parle de plus en plus d’introduire une dose de proportionnelle dans les élections législatives.

Usure et fragilité

Mais au-delà des intentions, les forces capables de mener les mutations que tout le monde estime nécessaires paraissent encore fragiles. De Nicolas Sarkozy à François Hollande en passant par François Bayrou ou même Jean-Luc Mélenchon, les hommes appelés à la réaliser font partie d’une génération qui paraît autant incarner le problème que sa solution. La France montre aussi beaucoup d’inertie, notamment devant les économies à réaliser.

Pour changer en profondeur, la République française passera sans doute par un renouvellement des fondements de sa démocratie. Comme le pense Jean-Paul Delevoye: «Aujourd’hui, les citoyens veulent être des coproducteurs du futur alors que trop souvent les politiques sont enfermés sur eux-mêmes.» Une manière de dire que son pays a tout intérêt à quitter le terrain des petites phrases et des querelles picrocholines qui rabaissent le débat. En un mot, la France ne réussira sa métamorphose que si elle retrouve la hauteur d’esprit qui fit sa grandeur.
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Родион Романович Раскольников
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