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Législatives 2012
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Auteur Message
murat_erpuyan
Admin
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Inscrit le: 30 Jan 2006
Messages: 11178
Localisation: Nancy / France

MessagePosté le: 11 Juin 2012 1:46    Sujet du message: Répondre en citant

A Nancy j'ai trouvé une suppléante étudiante, sans doute d'origine turque !



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erkan
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Inscrit le: 02 Fév 2006
Messages: 184
Localisation: France

MessagePosté le: 11 Juin 2012 12:53    Sujet du message: Répondre en citant

Tout d'abord, je constate que certains internautes ne sont pas reconnus pour leur courage. Ils se reconnaîtrons...

Si vous pensez que les diplômes datant de la seconde guerre mondiale vous confèrent une crédibilité, je vous suggère des remises à niveau pour que ce soit le cas.

Je remercie en outre SelimIII de se soucier de mon patrimoine. Mais qu'il se préoccupe d'abord du sien.

Je constate que vous déviez complètement. Je dis que c'est pas en bossant 18 heures par semaines et à faire des grèves préventives que vous vous en sortirez.

Vous ne parlez que de patrons véreux, mais oubliez les salariés véreux, les salariés qui exploitent la politique du "moins j'en fais, mieux je me porte" et ils sont certainement plus nombreux que les patrons véreux dont vous parlez. C'est facile de faire dévier les propos.

Je dis également qu'il y a une alternative au pessimisme. Il faut entreprendre, créer, et c'est la seule issue. On peut être issu d'une minorité et s'en sortir. Sans faire grève. Sans faire la manche. Sans gratter. Je n'ai que des exemples autour de moi. C'est vrai qu'allez gratter les patrons qui prennent des risques et réussissent, c'est tellement plus facile. Mais pour en arriver là où ils sont, ils hypothèquent tout ce qu'ils ont. J'ai hypothéqué 2x ma maison en 10 ans. Par conséquence ma femme et mes gamins. Quant on prend des risques, on fait prendre des risques à toute sa famille. vous connaissez le taux de défaillance des entreprises? Monsieur Rasko, j'en fait appel à vos connaissances??
Alors pour moi, les créateurs par définition sont des gens courageux à la base.
Contrairement à ce que vous pouvez penser, d'ailleurs je me fiche de votre opinion, j'ai la tête sur les épaules. Je sais exactement d'où je viens. Je veux dire à tous les jeunes qu'il est possible de s'en sortir sans avoir à mendier.
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Dr_Hergele
Expert
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Inscrit le: 02 Déc 2010
Messages: 171
Localisation: Lyon & Izmir

MessagePosté le: 11 Juin 2012 15:05    Sujet du message: Répondre en citant

Regardez-moi ça..... cet Erkan qui se pavane comme un dindonneau, en mettant pleine la vue de son isf, de sa fortune, de son travail....
J'étais absent d'ici un moment, et quand j'arrive il m'énerve cui-là, avec ses speeches de donneur de leçon, ses airs de m'as-tu vu, son arrogance...J'ai lu ces pages en pensant y trouver des discussions entre turco-français sur les élections, et voilà, un mégalo nouveau riche qui étale ses exploits.
Moi je ne suis ni prof, ni retraité, et je peux me fâcher à juste titre..
Il reproche à ses contradicteurs de donner des leçons et qu'est ce que tu fais toi même? Tu dévies les propos toi même sur ta pôvre personne. Et si les opinions des autres tu t'en fous comme tu dis, qu'est ce que tu fous à nous enquiquiner avec la tienne???? Tu crois tu impressionnes? C'est facile de saisir quelques opportunités pour s'élever au dessus de la masse et de mépriser cette masse ensuite. Puisqu'il était question du secteur bâtiment, oui la grande partie de ces petites entreprises exploitent des ouvriers à bas prix, en tenant au dessus de leurs têtes comme épée de Damoclès, quand il s'agit de mecs désespérés venus d'Anatolie pour chercher du boulot en France, la perspective d'une expulsion, en les obligeant à travailler à n'importe quel prix. Les principaux bénéficiaires, des agences et promoteurs immobiliers qui vendent au prix du marché les logements à bas coût, et ils s'enrichissent avec cette rente.... Tu as hypothéqué ta baraque? combien de tes compatriotes qui triment dur depuis longtemps ont cette chance, d'avoir une baraque et l'hypothéquer??? Tu sais comme tu dis, d'où tu viens... Pour moi, tu es tombé de la petite culotte de Sarko et d'Erdogan.....
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erkan
Expert
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Inscrit le: 02 Fév 2006
Messages: 184
Localisation: France

MessagePosté le: 11 Juin 2012 16:24    Sujet du message: Répondre en citant

hergele, tu es mignon, mais quant tu dis ne pas avoir participé au début de ce post, tu as raison.

Il y a des gens courageux qui font des commentaires, puis qui les suppriment.
Du coup, il reste mes commentaires qui sortent de leur contexte. Vous êtes juste manipulés.
C'est pourquoi je disais dans mon précédent commentaire qu'il y a des gens très courageux sur ce forum...
Ca ne sert à rien de poursuivre.

Pour terminer, je dirai que certains prônent le nivellement pas le bas, je prône le nivellement par le haut. je connais des français d'origine étrangère qui ont des réussites bien plus impressionnantes.

Je préfère ce type d'exemples plutôt que de voir des gens qui pensent qu'être étranger en France ne permets pas de réussir. A bon entendeur...
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Raskolnikoff
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MessagePosté le: 11 Juin 2012 17:50    Sujet du message: Répondre en citant

Mr Erkan écrit :

Citation:
Si vous pensez que les diplômes datant de la seconde guerre mondiale vous confèrent une crédibilité, je vous suggère des remises à niveau pour que ce soit le cas.


Merci pour le conseil...... et surtoût pour la seconde guerre.... Exclamation

Citation:
J'ai hypothéqué 2x ma maison en 10 ans.


Bravo, vous avez donc commencé à investir dès l'âge de 23 ans......Je vous félicite.

Citation:
Quant on prend des risques, on fait prendre des risques à toute sa famille.


Il y a tout de même un moyen de limiter les risques de la famille, il s'agit de faire un contrat de mariage en séparant les biens. C'est une règle de prudence, et dans certains cas, c'est une preuve de sagesse..mais je n'ai pas de conseil à vous donner puisque vous vous fichez de mon opinion. Je le dis à tout hasard pour que d'autres internautes le sachent......

Citation:
Contrairement à ce que vous pouvez penser, d'ailleurs je me fiche de votre opinion, j'ai la tête sur les épaules. Je sais exactement d'où je viens. Je veux dire à tous les jeunes qu'il est possible de s'en sortir sans avoir à mendier.


A quoi cela sert-il d'échanger si vous vous fichez de l'opinion des autres?
Il y a au moins un dénominateur commun entre nous, je ne suis pas non plus d'accord pour que les gens mendient, mais mettons-nous le même sens derrière ce verbe? Mendier peut avoir d'autres acceptions dans l'esprit de certains. Il est à l'honneur de certains jeunes de revendiquer de meilleures conditions de travail, un meilleur environnement social, et de participer à des actions collectives pour les réaliser....Bon, j'arrête, pour vous c'est du verbiage (vous avez écrit : bla bla...).

Bonne continuation dans la voie que vous avez choisie Mr Erkan.
_________________
Родион Романович Раскольников
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erkan
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MessagePosté le: 11 Juin 2012 18:20    Sujet du message: Répondre en citant

pour votre gouverne, j'ai acheté mon premier bien alors que je n'avais pas encore 20 ans. J'avais crée 3 appartements dans des combles que j'avais acquis 3 francs 6 sous.

Ce que j'ai fait, tout le monde peut le faire.
Sauf peut être des gens mentalement limités.

Pour le contrat de mariage, c'est vrai. Mais ma femme m'accompagne dans tous mes investissements. Quant on est ensemble, c'est pour le meilleur et pour le pire.
Et les conditions de travail, je ne le répéterai jamais assez, les gens mécontents de leur job, qu'ils arrêtent de se plaindre. Qu'ils inventent le leur.
Y'a un maghrébin, créateur d'entreprise pour qui j'ai de l'estime qui a écrit un bouquin ( que je n'ai pas lu) mais dont le titre est: L'échelle sociale est en panne, je prends l’ascenseur.

Tout est possible pour qui en a la volonté
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Raskolnikoff
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MessagePosté le: 11 Juin 2012 19:09    Sujet du message: Répondre en citant

Le titre ce n'est pas tout à fait cela,
C'est un marocain, soit dit au passage.....



Je trouve quand même fort de dire que tout le monde peut faire ce que vous avez fait...
Il s'agit d'utiliser les opportunités qui s'offrent, se trouver au bon endroit le bon moment.
Et il faut être motivé pour des affaires....
"Mentalement limité"?? Non, pas d'accord Erkan.
Il y a des gens qui ont d'autres vocations, pour d'autres activités socialement utiles.
_________________
Родион Романович Раскольников
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erkan
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MessagePosté le: 11 Juin 2012 19:36    Sujet du message: Répondre en citant

Le bon endroit au bon moment ça se provoque par un travail de recherche.

Le social, ça ne paie pas. S'il n'y a pas de valeur ajoutée, il n'y a rien de palpable, c'est vrai.
Mais s'ils aiment ce qu'ils font, ça n'a pas de prix. Après, faut pas se plaindre!

Tout est une question de choix.
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murat_erpuyan
Admin
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MessagePosté le: 11 Juin 2012 22:50    Sujet du message: Répondre en citant

le post est totalement dévié de son sujet...
Je vous prie de reprendre le fil conducteur de ce post.

Sinon cette discussion est intéressante mais alors il faut créer une autre contribution.

L'administrateur (dans la vie il travaille 18h par semaine ! Laughing )
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erkan
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MessagePosté le: 11 Juin 2012 23:56    Sujet du message: Répondre en citant

Exclamation
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Raskolnikoff
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MessagePosté le: 12 Juin 2012 15:13    Sujet du message: Répondre en citant

murat_erpuyan a écrit:
le post est totalement dévié de son sujet...
Je vous prie de reprendre le fil conducteur de ce post.
Sinon cette discussion est intéressante mais alors il faut créer une autre contribution.
L'administrateur (dans la vie il travaille 18h par semaine ! Laughing )


Certes, on pourrait reprendre sur un autre topic ayant pour intitulé, la réussite sociale, la valeur du travail, que sais-je d'autres..
Mais ce n'est pas si déconnecté que cela, du sujet, à savoir les élections, Murat, car notre façon de voter est fonction de nos conceptions, de nos sensibilités et de notre vécu.
Chacun vote par ses sensibilités et par intérêt, tel qu'il le perçoit.

En ce qui concerne la remarque d'Erkan,
Citation:
Le social, ça ne paie pas. S'il n'y a pas de valeur ajoutée, il n'y a rien de palpable, c'est vrai.

je n'ai pas parlé du social, mais du travail socialement utile.
Tout travail qui contribue à la création de valeur ajoutée de façon directe et indirecte est socialement utile . Le social y contribue de façon indirecte.

Le fait que notre contradicteur Erkan fasse un lapsus lingea sur le titre de l'ouvrage cité serait-il significatif. L'auteur Aziz Senni, par ce titre signale qu'en cas d'impossibilité d'une ascension sociale rapide et sans peine, il gravit les escaliers au prix d'une labeur hardie.
Il substitue en quelque sorte, ce qui est acquis dans la vie à ce qui est inné, c'est à dire aux acquis de naissance.
Tout est à son honneur.
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Родион Романович Раскольников
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MessagePosté le: 14 Juin 2012 12:07    Sujet du message: Répondre en citant

Alors, bientôt Dimanche et plus personne sur ce topic!!!
Notre échange fructueux avec Erkan ne fait pas recette.
Je pointe mon nez sur l'actualité stricto sensu.....
Les ondes étaient occupées hier par le twit de la compagne de Hollande à l'opposant de l'ex-compagne Ségolène concernant les élections à la Rochelle.
Il n'y a pas de quoi faire un foin à mon avis, et Twitweiler, en tant que citoyenne responsable, a son moi à dire sur n'importe quelle question touchant à la vie de la cité, d'autant plus qu'elle l'a fait sur son espace privé, et l'incriminer comme le font certains socialistes, et la railler comme certains ump, relève du même état d'esprit (en plus soft..) que ceux qui inculpent Fazil Say....quelque soit l'inimitié entre ces deux dames......
Nous sommes en démocratie, et la liberté d'expression en est l'une des composantes essentielles.
Si ma femme était présidente (je rêve...) et je me donnais à cœur joie pour enfoncer son ex-chéri candidat à j'sais pas quoi, qui pourrait m'en empêcher par exemple, et au nom de quelle règle, même éthique, du moment que cela se fait dans le respect des institutions?
Je l'écris avec autant de facilité que moi-même, je n'ai jamais eu de sympathie pour Mme Royal et je me suis abstenu au second tour quand elle était candidate. Je ne l'ai jamais trouvée apte pour assumer la présidence, sa voix m'indispose etc... parfois ce genre de non-argument joue dans le choix des gens.....(gens "normaux", en chair et en os).
_________________
Родион Романович Раскольников
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MessagePosté le: 15 Juin 2012 1:12    Sujet du message: Répondre en citant

Je soumets au débat un article publié dans le quotidien genevois "Le temps".
Il est intitulé "les français et le travail", mais il fait référence à travers ce thème, aux élections françaises.


vendredi15 juin 2012
Les Français et le travail
Par François Hauter
Il existe un malentendu persistant chez nos voisins entre les dogmes et la réalité, selon le journaliste François Hauter. Celui-ci s’illustre notamment par la métaphore de l’aéroport binational de Bâle-Mulhouse

Rien ne renseigne aussi pleinement sur la nature d’un peuple qu’une campagne électorale. Soudain, trois mois durant, une population se met à tourner sur elle-même comme une toupie, les hommes se retranchent à l’intérieur de leurs frontières, s’isolant du reste de la planète, se livrant à des psychodrames domestiques incompréhensibles pour les tribus voisines. Les débats sont biaisés, échevelés, c’est un défoulement collectif, une scène de théâtre à l’échelle d’une nation, des disputes familiales où les sous-entendus laissent les plaies béantes, mettant en lumière les angoisses collectives.

Ainsi en ai-je davantage appris sur les Etats-Unis en suivant les candidats Bush ou Clinton quelques journées durant dans l’«Amérique profonde» qu’après des années de patiente observation à Washington. Chez nos «cousins» d’outre-Atlantique, les questions liées à l’interprétation morale des textes bibliques continuent à pétrir les consciences. Plus près de nous, en Grande-Bretagne, c’est le règne d’un utilitarisme servi cru: les cœurs se déchirent brutalement sur la taxation du curry ou des noisettes.

Notre «douce France», cette «patrie des humanités», n’échappe pas à cette catharsis à l’instant de choisir ses chefs. D’abord, nous nous glorifions de vivre à un étage supérieur, celui des idées: les adversaires d’une joute présidentielle se doivent d’afficher une hauteur méprisante vis-à-vis du matérialisme anglo-saxon et de sa vulgarité amicale. Mais cela n’est qu’un jeu d’ombres chinoises. Dans la réalité, nous nous repassons inlassablement le vieux film de la révolution, «les privilégiés» ayant remplacé les aristocrates et «l’exil fiscal» la condamnation à la guillotine. De la révocation de l’Edit de Nantes à la chasse aux gens de talent qui gagnent des fortunes, il y a continuité. Les nouveaux hérétiques de la République sont aujourd’hui «les riches». Ni Balzac, ni Céline, ni Marcel Aymé ne se sont trompés: l’argent, l’envie, la jalousie sont parmi les acteurs principaux de notre Histoire. Nous avons eu Montaigne, Descartes, Foch, Lyautey… et aussi la fascination de nos élites pour les nazis et le petit ménage Pétain-Laval, à Vichy. Epiques puis lâches, généreux puis infâmes: nous sommes ainsi faits. A l’heure des élections, souffle toujours chez nous un vent noir.

Ma vie de reporter ayant été une longue exploration des âmes, j’ai naturellement suivi, passionnément, la dernière campagne présidentielle. Une histoire que j’aimerais vous raconter illustre un travers national que j’ai observé chez l’ensemble des candidats: le malentendu persistant entre les dogmes et la réalité.

La réalité constamment en France a l’air d’un rêve désagréable. Nous théorisons le monde, plutôt que de nous y adapter. L’automatisme de la raison nous rend aveugle, nous fait préférer le passé au présent. Lorsque par notre manque de pragmatisme, nos théories nous mènent à des impasses, nous repartons en quête d’un «nouveau modèle», aussi farfelu que le précédent. Entre nos lois innombrables et la pratique, le fossé s’élargit. Balzac le dit très justement [dans Le Député d’Arcis ]: «En France, dans ce pays si spirituel, il semble que simplifier soit détruire.» La rationalisation de notre société la rend irrationnelle, c’est-à-dire étouffante et intolérante; la vie en France se fraie uniquement un chemin dans la clandestinité.

Mais revenons sur terre, à mon exemple, à mon histoire. C’est-à-dire à la frontière franco-suisse, aux portes de la belle ville de Bâle, où, en 1949, Paris et Berne signent un accord pour la construction d’un aérodrome binational desservant à la fois la métropole de la chimie helvétique et Mulhouse. La France offre le terrain, la Suisse paie l’équipement. En marge de cet aéroport devenu par son trafic – à 80% suisse – le quatrième de France, se développent deux zones industrielles contiguës, toutes deux situées sur le territoire français.

L’une, tricolore, est déserte. L’on y applique le marécageux droit du travail français.

L’autre, helvétique, est formidablement prospère, elle emploie 6200 personnes. L’on y applique le droit du travail suisse, bien propre et net. Loin devant Dallas et Stuttgart, cette «plate-forme industrielle de Bâle-Mulhouse» est devenue le premier centre mondial d’entretien et d’aménagement d’avions de luxe. Si vous souhaitez transformer l’A380 que vous venez de vous offrir en palace volant, c’est à Bâle-Mulhouse que vous l’enverrez. Electroniciens, ébénistes, selliers, architectes d’intérieur vous y attendent, ils se plieront à vos caprices, moyennant quelques centaines de millions d’euros. Quatre-vingt pour cent de ces spécialistes sont des Alsaciens, des ouvriers hautement qualifiés.

«J’ai ici la meilleure main-d’œuvre du monde», dit Heinz Köhli, le président d’Amac Aerospace, un industriel du lieu. Dans les hangars immenses de M. Köhli, l’on se croirait chez Airbus, à Toulouse: tout est démesuré. Pas le moindre grain de poussière, une précision absolue de chacun des gestes. Les salaires médians dépassent ici 5000 euros par mois. Sur ce minuscule territoire français, le droit du travail suisse impose 42,5 heures de travail par semaine et accorde à chacun quatre semaines de congés annuels. L’on peut être renvoyé sans sommation (un à trois mois de préavis), sans que l’employeur ait besoin de motiver sa décision. Cette souplesse permet également d’embaucher sans hésitation dès que les commandes affluent.

C’est étrange, mais ce droit du travail que l’on qualifierait en France de «capitalisme sauvage» attire quotidiennement 300 000 travailleurs frontaliers français. En Suisse, un salaire sur deux dépasse 4400 euros par mois (1653 euros en France). Un professeur, un policier ou une infirmière gagnent là-bas plus de 6000 euros par mois (trois fois moins en France). Le taux de chômage chez nos voisins est de 3,5% (9% en France). Le pays – 8 millions d’habitants – à une dette représentant 20% de son PIB (86% en France). Il affiche un excédent commercial de 68 milliards d’euros (69 milliards de déficit en France en 2011). Contrairement à la France où les usines ferment les unes derrière les autres, chaque bourgade [helvétique] à son usine high-tech, en plein essor. La prospérité de ce petit pays est à 85% d’origine industrielle. La comparaison entre la France et la Suisse pose des questions déplaisantes. Par exemple celle-ci: notre droit du travail est-il à l’origine de la désindustrialisation de la France?

En 2010, l’on a frôlé la catastrophe à Bâle-Mulhouse. La Cour de cassation française avait décidé que la zone industrielle de l’aéroport étant située sur le territoire français, la République étant bien sûr «une et indivisible», le droit français du travail devait s’y appliquer.

Les industriels du lieu se sont alors écriés d’une même voix: «Si c’est ainsi, on s’en va!» Panique dans la classe politique alsacienne: le principal site industriel de la région risquait de déménager près de Zurich! Finalement, en catimini, en pleine campagne présidentielle, après une obscure bataille entre conseillers ministériels à Paris, les autorités françaises sont discrètement venues signer leur capitulation, à la mi-mars 2012, sur l’aéroport même de Bâle-Mulhouse: le lieu demeurera régi par le droit du travail suisse; ainsi 6200 emplois sont-ils maintenus, in extremis, en France… Les principes se sont pliés à la réalité: une première en France! Probablement sans lendemain.

Car si l’on se lamente du chômage endémique en France, personne n’aborde le problème de front, c’est-à-dire en balayant les dogmes qui transforment toute embauche en nœud gordien. C’est logique dans un pays où l’Etat accapare 56% de la richesse (45% en Allemagne, 40% aux Etats-Unis), où les fonctionnaires constituent la majorité des salariés. Ils tiennent les manettes du pouvoir, car ils fournissent les bataillons des hommes politiques. Ils sont ainsi surprotégés et à l’avant-garde, sur notre planète, de la lutte contre les hordes de nos amis suisses, allemands, américains, chinois et indiens, ces fondamentalistes de la religion du travail.

Si l’on refuse de se «tuer au travail» en France, c’est qu’on le considère comme une occupation secondaire. Tous les sondages le confirment: c’est en dehors des heures de bureaux que nos concitoyens placent «la vraie vie», qu’ils se passionnent et cultivent leurs «jardins secrets», en préparant activement le pinacle de leurs carrières, leurs retraites, ce moment d’extase où enfin ils pourront «ne rien faire». J’exagère? Voyez à quoi rêvent la plupart des jeunes Français: à «la fonction publique». Comment d’ailleurs ne pas les comprendre? Il y a sans doute de la sagesse à ne pas vouloir reproduire à l’infini les mêmes gestes derrière une machine, à ne pas se laisser transformer en termite par ces organisations totalitaires, souvent orwelliennes, que sont devenues les grandes entreprises soumises à la cupidité de leurs dirigeants et aux exigences déraisonnables des fonds de pension.

Les hommes politiques l’ont bien compris. Pour être élu, mieux vaut ne pas aborder les sujets délicats. Durant la dernière campagne présidentielle, quatre-vingt-dix pour cent des communiqués et communications des candidats [selon les professeurs Denis Monière de l’Université de Montréal et Dominique Labbé de celle de Grenoble] ne concernaient pas les difficultés dans lesquelles se débat le pays. L’hebdomadaire britannique The Economist [du 31 mars 2012] s’indignant de ce manque de réalisme, moquait récemment «la France dans le déni», et constatait que la joute démocratique consiste chez nous à éviter les vrais sujets. Un malentendu franco-britannique de plus: chez nous, l’on n’aime le travail que s’il est artistique, artisanal. Des métiers qui nous permettent de les idéaliser. En ces domaines, nous sommes incomparables…

--------------------------------------------------------

La dernière partie du texte m'a fait penser curieusement à l'essai bien connu de Bertrand Russel, penseur britannique, intitulé "L'éloge de l'oisiveté", que j'avais lu avec beaucoup d'intérêt durant mes années de lycée. Les français, tels que décrits dans le texte, apparaissent comme des "russeliens", adeptes de ce britannique qui critique le culte du travail. Je n'ai pas pu m'empêcher de faire le rapprochement...
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Родион Романович Раскольников
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MessagePosté le: 15 Juin 2012 1:57    Sujet du message: Répondre en citant

Quoi qu'on dise, moi j'ai une affection pour J. Lang.

Et à Saint-Dié, il semble que les originaires de Turquie soutiennent à fond J.L..
On verra le résultat dimanche soir...
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erkan
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MessagePosté le: 17 Juin 2012 21:39    Sujet du message: Répondre en citant

la france a voté. Dont acte.


Je souhaite de tout coeur avoir tort dans mes convictions. Mais je pense que ça va être très compliqué pour nous tous.
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