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SelimIII
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MessagePosté le: 24 Avr 2014 18:33    Sujet du message: Vers 2015 Répondre en citant

Je partage le contenu de la déclaration de Erdogan à l'occasion du 24 Avril 2014.
C'était un pas nécessaire.

Mais, il m'est difficile d'accepter la sincérité de cette déclaration par le chef d'un pouvoir qui a honoré il y a à peine un an un lutteur turc qui a diffusé un tweet considérant bâtards d'arménien les manifestants de Taksim en lui confiant le drapeau turc lors de la cérémonie d'ouverture des jeux olympiques méditerranéens...

Sans doute il tente de redorer son blason en Occident, en effet il est devenu un personnage peu fréquentable.
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MRay57
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Localisation: Nancy

MessagePosté le: 24 Avr 2014 23:20    Sujet du message: Répondre en citant

On peut nettement comprendre par cette déclaration que le parti d'Erdogan veut reconnaître le génocide arménien à long terme. On peut considérer cette déclaration comme une première étape dans le long cheminement.

Après le "Kürt Açilimi" on peut voir apparaître le "Ermeni açilimi" et dans ce contexte ils pourraient proposer la reconnaissance d'un génocide. Et cela même sans avoir consulter l'avis de la célèbre commission d'historien internationale imaginaire.

D'autre part ce qui est vraiment étonnant c'est que dans cette déclaration Erdogan ne fait pas allusion aux pertes du côté Turc. Personne ne peut nier aujourd"hui les massacres de Erzurum par exemple.
Des dizaine de milliers d'arméniens ont perdu la vie il n'y a aucun doute la dessus et notre peuple reconnait cette tragédie. Mais lorsque vous parlez des arméniens si vous oubliez les pertes turques alors là il y a un problème. Il convient sans doute de citer les deux aspects de cette grande tragédie.
Il faut parler des bandes terroriste Dachnaks qui ont massacré femmes enceintes enfants vieillards, qui étaient pourtant leurs voisins la plupart du temps pas vrai? Il faut également citer les terroristes de l'ASALA qui ont assassiné plus de 80 diplomates turcs à travers le monde.
Le massacre de Hocali ? Comment peut on l'oublier c'était il y a seulement 20 ans!

Donner moi l'exemple d'un Etat qui défend les intérêts d'un peuple étranger en ignorant ceux de son propre peuple ? C'est inconcevable. Mais c'est exactement ce que fait M. Erdogan. It's bullshit.

Le peuple turc n'est pas un peuple de massacreur il ne l'a jamais été. Le gouvernement était toujours soumis aux règles religieuses de l'Islam qui prohibent ce genre d'actes.
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Raskolnikoff
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MessagePosté le: 25 Avr 2014 4:01    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
D'autre part ce qui est vraiment étonnant c'est que dans cette déclaration Erdogan ne fait pas allusion aux pertes du côté Turc. Personne ne peut nier aujourd"hui les massacres de Erzurum par exemple.
Des dizaine de milliers d'arméniens ont perdu la vie il n'y a aucun doute la dessus et notre peuple reconnait cette tragédie. Mais lorsque vous parlez des arméniens si vous oubliez les pertes turques alors là il y a un problème. Il convient sans doute de citer les deux aspects de cette grande tragédie.
Il faut parler des bandes terroriste Dachnaks qui ont massacré femmes enceintes enfants vieillards, qui étaient pourtant leurs voisins la plupart du temps pas vrai? Il faut également citer les terroristes de l'ASALA qui ont assassiné plus de 80 diplomates turcs à travers le monde.
Le massacre de Hocali ? Comment peut on l'oublier c'était il y a seulement 20 ans!
Donner moi l'exemple d'un Etat qui défend les intérêts d'un peuple étranger en ignorant ceux de son propre peuple ? C'est inconcevable. Mais c'est exactement ce que fait M. Erdogan. It's bullshit.


Je ne peux qu'adhérer à vos critiques.... Avec une réserve: les massacres de Hocali. Ils font suite à un différend entre deux Etats souverains, l’Azerbaïdjan et L'Arménie, et nous ne pouvons lier ces crimes commis par les forces arméniennes aux conflits qui ont opposé au début du siècle les Ottomans aux forces arméniennes. En d'autres termes, j'estime qu'on n'a pas le droit de justifier -a posteriori- quoi que ce soit, par des faits commis par la "partie adverse" dans un contexte complètement différent....

Par contre, je n'adhère pas du tout à votre affirmation, selon laquelle:

Citation:
e peuple turc n'est pas un peuple de massacreur il ne l'a jamais été. Le gouvernement était toujours soumis aux règles religieuses de l'Islam qui prohibent ce genre d'actes.


Si les massacres dans l'Histoire sont rarement le fait des peuples, mais se déroulent à l'instigation des dirigeants et/ou des groupes d'intérêts, quelque soient d'ailleurs le lieu et l'époque, il n'est pas rare que des gens du peuple, manipulés, obnubilés et sous l'incitation des milieux divers, y participent, et personne n'y fait exception. Dans l'Histoire récente, j'ai vu de mes propres yeux, sur la place Taksim, lors du "dimanche sanglant" de février 1969, comment des "gens du peuples", transformés en horde de fanatiques, on t procédé au lynchage de manifestants pacifiques..... Et ils l'ont fait au nom de la Religion, mais en réalité ils étaient manipulés par le pouvoir de l'époque. Idem, pour la bande des vandales des 6-7 Septembre 1957, lors des "pogroms d' Istanbul" organisés par la Parti Démocrate de Menderes.....

Quant au "Gouvernement soumis aux règles religieuses", et "l'Islam qui prohibe ces actes", permettez moi d'émettre les plus grandes réserves, et encore ce ne sera que par pur euphémisme... En Indonésie, sous le gouvernement islamique, en 1965, près d'un million de personnes, accusées de "communisme" ont été massacrées par les milices populaires islamiques du parti Nahdatul Ulema......

Aujourd'hui encore, en Turquie, le pm qui se réclame de l'Islam, a pu dire "qu'il retenait difficilement les gens d'attaquer des opposants..", et que pendant les évènements de Gezi, des olibrius ont attaqué au sabre et au couteau de döner, de pacifiques manifestants........

On massacre au Somali, en Iraq, en Syrie, au Mali...au nom de la religion.......
L'Histoire de toutes les religions, et de l'Islam, est une longue série de crimes et de violences commis contre les hommes, au nom des principes "sacro-saints" au service des centres d'intérets et de pouvoir divers......
_________________
Родион Романович Раскольников
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narine
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MessagePosté le: 25 Avr 2014 23:36    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
LA QUESTION ARMENIENNE

Génocide arménien : François Hollande veut faire adopter une loi contre le négationnisme

Le Président a réaffirmé devant la communauté arménienne qu'il souhaitait une loi contre ceux qui nient l'existence du génocide arménien.

Pour François Hollande les condoléances de la Turquie pour le génocide arménien sont "une évolution mais ne suffisent pas". Le chef de l'Etat, qui participait à une cérémonie de commémoration à Paris, jeudi 24 avril, a affirmé sa volonté d'une reconnaissance par le monde entier du génocide arménien.

Il espère faire adopter une proposition de loi pénalisant la "négation" de ce massacre. Une première proposition de loi avait été votée par le Parlement en 2006 puis invalidée par le Conseil constitutionnel. En 2012, le candidat François Hollande avait promis de représenter une loi.

Le travail de mémoire exige que le génocide lui-même ne puisse être niéFrançois Hollande

Devant la communauté arménienne, il a adopté un discours de fermeté : "Le travail de mémoire exige que le génocide lui-même ne puisse être nié. Car le négationnisme n'est pas une opinion, n'est pas une théorie, pas une conception. C'est un outrage à la vérité", a-t-il dit.

S'il entend faire voter une loi afin que personne ne puisse nier impunément les souffrances du peuple arménien, il le fait avec précaution. "J'ai donné instruction au gouvernement de préparer un nouveau texte. Mais à une condition, qu'il soit incontestable. Car je ne veux pas essuyer un nouveau refus, qui serait utilisé par les propagandistes de la négation", a-t-il expliqué.

L'année prochaine, il doit se rendre en Arménie pour le centenaire du génocide. Il s'y rendra peut être avec, cette fois-ci, une loi votée en bonne et due forme.


N'importe quel texte qui contiendra le mot "génocide" sera anticonstitutionnelle.
Il ne le sait pas !?

La dernière décision de la Cour Européenne des droits de l'homme en la matière fera maintenant pour toujours une jurisprudence..
N'importe quel citoyen(ne) français(se) peut porter plainte, mais un groupe, une association, ou un collectif c'est mieux..

Ils foudera plutôt dire aux lobbyistes arméniens d'aller essayer de corrompre les juges de cette cour !

http://www.ataturquie.asso.fr/modules.php?ModPath=phpBB2&ModStart=viewtopic&t=6668&recherche=cour+europ%E9enne+g%E9nocide+perin%E7ek&t=6668&recherche=cour+europ%E9enne+g%E9nocide+perin%E7ek&sid=fb2770bc71195fa6cc0d26bfb98c0eeb

Citation:
La presse française est silencieuse sur l'affaire, mais Dogu Perinçek sort victorieux du verdict en Suisse par le Tribunal fédéral. Il est désavoué par
la Cour européenne des droits de l’homme.

Citation:
Citation:
Affaire Perinçek: le précieux apport des juges de Strasbourg
Denis Masmejan

Le jugement désavouant la Suisse pour avoir condamné Dogu Perinçek, un négateur du génocide arménien, est dans la droite ligne de la jurisprudence européenne, très libérale en matière de liberté d’expression
Par cinq voix contre deux, la Cour européenne des droits de l’homme a blanchi, mardi, l’activiste nationaliste turc Dogu Perinçek, condamné en Suisse pour négation du génocide arménien.
L’homme avait été condamné par le Tribunal de police de l’arrondissement de Lausanne pour avoir publiquement nié, lors de plusieurs conférences tenues en Suisse, que l’Empire ottoman ait perpétré un véritable génocide contre la population arménienne en 1915. Confirmé par le Tribunal fédéral, ce verdict est aujourd’hui désavoué par les juges de Strasbourg, qui y lisent une restriction injustifiée à la liberté d’expression.
Les réactions ne se sont pas fait attendre. Si l’Association Suisse-Arménie demande au Conseil fédéral d’user de son droit de contester le verdict devant la Grande Chambre de la cour, sorte d’instance d’appel interne à la juridiction de Strasbourg, l’UDC a une nouvelle fois remis en cause la norme pénale contre le racisme. Ce à quoi, bien sûr, la présidente de la Commission fédérale contre le racisme, Martine Brunschwig Graf, s’est catégoriquement opposée. Ainsi posé, on peut parier que le débat ne débouchera sur rien, toujours paralysé par les mêmes crispations, entre les protestations vertueuses d’un côté et les provocations de l’autre.
Les questions que soulève le jugement de Strasbourg méritent toutefois mieux qu’un affrontement, qui risque aussi bien de rester stérile que de passer à côté de l’essentiel. Car ce n’est pas attenter à la mémoire de la cause arménienne, ni à celle de quelque peuple victime que ce soit, que de souligner les travers des lois dites «mémorielles».
Les objections que les juges élèvent contre la condamnation de Dogu Perinçek par les autorités suisses sont sérieuses et reposent sur une analyse pointue. La cour ne remet nullement en cause la répression de la haine raciale, pas plus que celle du révisionnisme, compris comme l’une des manifestations de celle-ci. Mais elle y pose un certain nombre de conditions, que les tribunaux suisses ont, de toute évidence, négligées. Sans contester un seul instant les atrocités commises contre la population arménienne, la cour rappelle que la qualification juridique de ces actes en tant que génocide est plus délicate qu’il n’y paraît, qu’elle reste matière à débat, et qu’il importe précisément, pour que ce débat puisse se dérouler librement, qu’il ne soit pas entravé par les gouvernements, ni dans un sens, ni dans un autre. Et les juges de rappeler les nombreuses affaires où ils ont condamné la Turquie pour avoir violé la liberté d’expression, sur le même sujet, de ses opposants.
Affaire Perinçek: le précieux apport des juges de Strasbourg

La position de la cour est dans la droite ligne de sa jurisprudence en général très libérale en matière de liberté d’expression, plus particulièrement dans le domaine du discours politique, et qui mérite sans exagération d’être reconnue comme l’un des apports les plus précieux des juges de Strasbourg à la culture juridique et politique européenne. Elle est aussi dans la droite ligne des décisions du Conseil constitutionnel français, qui a invalidé en 2012 la loi punissant la négation du génocide arménien, et de la Cour constitutionnelle espagnole, qui a rendu un verdict analogue en 2007.
Aussi douloureusement qu’il puisse être ressenti, le jugement de la cour est aussi dans la droite ligne des positions défendues par des personnalités aussi insoupçonnables que Pierre Vidal-Naquet, intellectuel français engagé, grand historien de la Grèce antique en même temps qu’il fut l’un des dénonciateurs les plus courageux de la torture en Algérie, enfant de déportés juifs, qui combattit jusqu’à la fin de sa vie aussi bien les révisionnistes que les lois qui prétendaient leur répondre en les emprisonnant. En 2006, il signa une pétition pour s’opposer à la loi française punissant les négateurs du génocide arménien. Il n’était pas en mauvaise compagnie: on trouvait parmi les signataires Elisabeth Badinter, Jean-Pierre Azéma – historien de l’Occupation et biographe de Jean Moulin –, René Rémond, Pierre Nora. Révisionnistes? Evidemment pas, mais indéfectiblement attachés à la liberté de s’exprimer et de juger par soi-même et dans l’échange avec autrui.
http://www.letemps.ch/Page/Uuid/095282c2-68e4-11e3-a0ea-5d5a8a735616|0#.UrxEW7RqPeJ


Laughing Sacré François..Il a eu beaucoup de popularité après qu'il a lâché sa bourde d'hier !! Laughing

Citation:
François Hollande a expliqué sa présence à Erevan le 24 avril 2015 par son souci d'oeuvrer pour "le devoir de mémoire et la reconnaissance par le monde entier du génocide arménien".
http://www.ataturquie.asso.fr/static.php?op=informations_question_armenienne_140424_31&npds=1


Tout ça, avec nos impôts !!?
Il va peut-être embaucher les 100.000 arméniens sans papier en Turquie, au chantier du central nucléaire de Sinop !? Où il va en faire 3-4 autres en Arménie !?
De mémoire, plus jamais je voterai pour le parti socialiste…
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MessagePosté le: 26 Avr 2014 12:36    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:

La dernière décision de la Cour Européenne des droits de l'homme en la matière fera maintenant pour toujours une jurisprudence..
N'importe quel citoyen(ne) français(se) peut porter plainte, mais un groupe, une association, ou un collectif c'est mieux..


La Suisse a introduit un recours. Donc la décision va revenir aupèrs de la CEDH en appel!
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MessagePosté le: 26 Avr 2014 17:47    Sujet du message: Répondre en citant

à titre d'information, sachez qu'il y a une communauté turque importante à Toronto et qu'elle se défende vaillamment :

http://www.turkuaz.ca/26-nisan-2014-yayinimiz/
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MessagePosté le: 26 Avr 2014 18:01    Sujet du message: Répondre en citant

administrateur a écrit:
Citation:

La dernière décision de la Cour Européenne des droits de l'homme en la matière fera maintenant pour toujours une jurisprudence..
N'importe quel citoyen(ne) français(se) peut porter plainte, mais un groupe, une association, ou un collectif c'est mieux..


La Suisse a introduit un recours. Donc la décision va revenir auprès de la CEDH en appel!


ça donne du sursis à ces irresponsables qui continuent à faire leur néfaste propagande.
Mais je parie sur la perte du recours suisse.
Ils doivent pas payer un pseudo 'génocide arménien' 1.01€ chez les bookmakers de Londres ...
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MessagePosté le: 26 Avr 2014 19:21    Sujet du message: Répondre en citant

Régalez-vous encore une fois et puis peut-être François sait lire ! Smile


Citation:
Condamnation pénale pour négation de la qualification juridique de « génocide » des atrocités commises par l’Empire ottoman contre le peuple arménien à partir de 1915 : violation
Perinçek c. Suisse - 27510/08 Arrêt 17.12.2013 [Section II]
En fait – Le requérant est docteur en droit et président général du Parti des travailleurs de Turquie. En 2005, il participa à diverses conférences au cours desquelles il nia publiquement l’existence de tout génocide perpétré par l’Empire ottoman contre le peuple arménien en 1915 et dans les années suivantes. Il qualifia notamment de « mensonge international » l’idée d’un génocide arménien. L’association Suisse-Arménie porta plainte contre le requérant pour le contenu des propos susmentionnés. Le requérant fut condamné à une peine de quatre-vingt-dix jours-amende à 100 francs suisses (CHF), assortie d’un sursis de deux ans, au paiement d’une amende de 3 000 CHF, qui était substituable par trente jours de privation de liberté, ainsi qu’au paiement d’une indemnité pour tort moral de 1 000 CHF en faveur de l’association Suisse-Arménie.
En droit
Article 17 : La Cour admet que certains des propos du requérant étaient susceptibles de provoquer. Les mobiles qu’avait le requérant de commettre l’infraction ont été qualifiés de « nationalistes » et « racistes » par les tribunaux internes. Abordant les événements litigieux, le requérant s’est notamment référé dans ses conférences à la notion de « mensonge international ». Toutefois, les idées qui heurtent, choquent ou inquiètent sont elles aussi protégées par l’article 10. Il est important que le requérant n’a jamais contesté qu’il y a eu des massacres et des déportations pendant les années en cause. Ce qu’il nie, c’est la seule qualification juridique de « génocide » donnée à ces événements. La Cour estime que le rejet de la qualification juridique des événements de 1915 n’était pas de nature en lui-même à inciter à la haine contre le peuple arménien. De toute façon, l’intéressé n’a été ni poursuivi ni puni pour incitation à la haine, qui est une infraction distincte. Il n’apparaît pas non plus que le requérant ait exprimé du mépris à l’égard des victimes des événements en cause. Il n’a été ni poursuivi ni puni pour avoir cherché à « justifier » un génocide. Il n’y a donc pas lieu d’appliquer l’article 17 de la Convention.
Conclusion : article 17 non applicable (unanimité).

Article 10 : La condamnation litigieuse s’analyse sans conteste en une « ingérence » dans l’exercice par le requérant de son droit à la liberté d’expression. Quant à savoir si cette ingérence était prévue par la loi, la condamnation du requérant est fondée sur un texte accessible. Le terme « génocide » utilisé dans le code pénal est certes susceptible de soulever des doutes quant à la précision exigée par l’article 10 § 2 de la Convention. Néanmoins, le requérant étant docteur en droit et personnalité politique avisée et le Conseil national suisse ayant reconnu l’existence du génocide arménien en 2002, la sanction pénale était prévisible pour le requérant. Relativement au but légitime, la mesure litigieuse était susceptible de viser la protection des droits d’autrui, à savoir l’honneur des familles et proches des victimes des atrocités commises par l’Empire ottoman contre le peuple arménien à partir de 1915.
Enfin, quant à savoir si la mesure litigieuse était nécessaire dans une société démocratique, il est important de préciser d’emblée que la Cour n’est amenée à se prononcer ni sur la matérialité des massacres et déportations subies par le peuple arménien aux mains de l’Empire ottoman à partir de 1915, ni sur l’opportunité de qualifier juridiquement ces faits de « génocide », au sens du code pénal suisse. Elle a seulement pour tâche de contrôler sous l’angle de l’article 10 de la Convention les décisions rendues par les juridictions nationales compétentes en vertu de leur pouvoir d’appréciation.
a) Nature du discours du requérant et marge d’appréciation dont jouissaient les tribunaux internes – Il n’est pas contesté que le thème de la qualification de « génocide » des événements en 1915 et dans les années suivantes revêt un intérêt important pour le public. L’essence des déclarations et des thèses du requérant s’inscrit dans un cadre historique. En outre, le requérant s’est exprimé aussi en tant que politicien sur une question qui avait trait aux relations entre deux Etats, à savoir la Turquie, d’une part, et l’Arménie, d’autre part, pays dont le peuple a été victime de massacres et de déportations. Portant sur la qualification d’un crime, cette question avait aussi une connotation juridique. Partant, le discours du requérant était de nature à la fois historique, juridique et politique. Compte tenu de ce qui précède et notamment de l’intérêt public que revêt le discours du requérant, la marge d’appréciation des autorités internes était réduite.
b) Méthode adoptée par les instances internes pour fonder la condamnation du requérant – Quant à la notion de « consensus », actuellement seule une vingtaine d’Etats (sur plus de 190 Etats dans le monde) ont officiellement reconnu le génocide arménien. Par ailleurs, le « génocide » est une notion de droit bien définie. En tout état de cause, il est même douteux qu’il puisse y avoir un « consensus général », en particulier scientifique, sur des événements tels que ceux qui sont en cause ici, étant donné que la recherche historique est par définition controversée et discutable et ne se prête guère à des conclusions définitives ou à des vérités objectives et absolues. A cet égard, la présente espèce se distingue clairement des affaires qui portaient sur la négation des crimes de l’Holocauste. La méthode adoptée par les instances internes pour fonder la condamnation est donc sujette à caution. c) Quant à l’existence ou non d’un besoin social impérieux – L’étude de l’Institut suisse de droit comparé produite par le gouvernement suisse révèle que parmi les seize pays analysés, seuls deux incriminaient généralement, sans se limiter aux crimes commis par le régime nazi, la négation de génocide. Tous les autres Etats n’ont apparemment pas ressenti un « besoin social impérieux » de prévoir une telle législation. A cet égard, la Suisse n’a pas prouvé en quoi il existerait chez elle un besoin social plus fort que dans d’autres pays de punir une personne pour discrimination raciale sur la base de déclarations contestant la simple qualification juridique de « génocide » de faits survenus sur le territoire de l’ancien Empire ottoman en 1915 et dans les années suivantes. Par ailleurs, depuis la publication de cette étude, deux développements importants sont intervenus. Tout d’abord, le Tribunal constitutionnel espagnol a jugé inconstitutionnelle l’infraction de la « négation » du génocide. Ensuite, le Conseil constitutionnel français a déclaré anticonstitutionnelle la loi visant à réprimer la contestation de l’existence des génocides reconnus par la loi. Même s’il ne s’agit pas formellement de précédents s’imposant à elle, la Cour ne saurait rester insensible à ces deux développements. Elle rappelle à cet égard que la France a reconnu explicitement le génocide arménien par une loi de 2001. Elle estime que la décision du Conseil constitutionnel montre parfaitement qu’il n’y a a priori pas de contradiction entre la reconnaissance officielle de certains événements comme le génocide, d’une part, et l’inconstitutionnalité des sanctions pénales pour des personnes mettant en cause le point de vue officiel, d’autre part. Les Etats qui ont reconnu le génocide arménien n’ont par ailleurs pas jugé nécessaire d’adopter des lois prévoyant une répression pénale, conscients que l’un des buts principaux de la liberté d’expression est de protéger les points de vue minoritaires, susceptibles d’animer le débat sur des questions d’intérêt général qui ne sont pas entièrement établies. Enfin, il convient également de rappeler que le cas d’espèce est la première condamnation d’une personne sur cette base légale dans le contexte des événements arméniens. Par ailleurs, le requérant, avec onze autres ressortissants turcs, a été acquitté par le tribunal d’arrondissement des chefs d’accusation de négation de génocide, faute d’intention de discriminer chez les accusés. Compte tenu de ce qui précède, la Cour doute que la condamnation du requérant ait été commandée par un « besoin social impérieux ».
d) Quant à la proportionnalité de la mesure au but visé – Même si les sanctions prononcées à l’encontre du requérant, dont l’une peut être convertie en une mesure privative de liberté, sont d’une gravité relative, elles sont néanmoins susceptibles d’avoir des effets dissuasifs.
Compte tenu de ce qui précède et notamment à la lumière des éléments de droit comparé, la Cour considère que les motifs avancés par les autorités nationales pour justifier la condamnation du requérant ne sont pas tous pertinents et, considérés dans leur ensemble, s’avèrent insuffisants. Les instances internes n’ont pas démontré en particulier que la condamnation du requérant répondait à un « besoin social impérieux » ni qu’elle était nécessaire, dans une société démocratique, pour la protection de l’honneur et les sentiments des descendants des victimes des atrocités qui remontent aux années 1915 et suivantes. Les instances internes ont donc dépassé la marge d’appréciation réduite dont elles jouissaient dans le cas d’espèce, qui s’inscrit dans un débat revêtant un intérêt public certain.
Conclusion : violation (cinq voix contre deux).
Article 41 : constat de violation suffisant en lui-même pour le préjudice moral ; demande pour dommage matériel rejetée.

http://www.echr.coe.int/Documents/CLIN_2013_12_169_FRA.pdf
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KralAuriverde
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MessagePosté le: 27 Avr 2014 8:36    Sujet du message: Répondre en citant

narine a écrit:
Régalez-vous encore une fois et puis peut-être François sait lire ! Smile





Il sait probablement lire mais, pour ce qui est de comprendre là j'ai un sérieux doute, pour s'obstiner de la sorte. Tous les problèmes du pays sont résolus, il ne reste bien entendu qu'à flatter l'égo surdimensionné des nationalistes arméniens de France, en voulant coûte que coûte à faire voter cette loi liberticide. Il me fait penser dans une certaine mesure, au Tayyip qui se croit au dessus des lois.

La claque de la CEDH n'a visiblement pas suffi.
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murat_erpuyan
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MessagePosté le: 20 Oct 2014 23:49    Sujet du message: Répondre en citant

2015 a une importance pour la Turquie et les originaires de Turquie en France.

- Intense commémoration de 2015, notamment par par le CSI (conseil scientifique international) constitué pour commémorer le 100ème anniversaire du génocide
- 50ème année de la signature de l'accord entre la France et la Turquie encadrant l'immigration turque.

Pour le premier, le coup d'envoi est donné dans un endroit de prestige qu'est le Collège de France :
Table ronde « Minorités religieuses dans l’Empire ottoman à la veille de la Grande Guerre »
voir :
http://www.ataturquie.fr/table-ronde-minorites-religieuses-dans-lempire-ottoman-a-la-veille-de-la-grande-guerre/

Sinon jetez un coup d'oeil :
http://2015.ccaf.info/

Pour le deuxième je ne vois, pour l'instant, aucun programme, sinon la revue OLUSUM/GENESE prépare un double voire triple numéro...
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