Les commentaires sont sous la responsabilité de ceux qui les ont postés dans le forum. Tout propos diffamatoires et injurieux ne sera toléré dans ces forums.
Forums d'A TA TURQUIE :: Voir le sujet - "Quant à la question d’être une femme dans un pays musulman"
Forums d'A TA TURQUIE Pour un échange interculturel
Inscrit le: 12 Jan 2008 Messages: 13633 Localisation: Paris
Posté le: 12 Sep 2012 2:01 Sujet du message:
Il faut également méditer sur la phrase :
Citation:
Alors que l’islam était jadis une religion de soumission à Dieu et d’humilité, la façon de vivre des femmes voilées d’aujourd’hui ne diffère désormais en rien de celle des mondaines. Comme celles-ci, elles aussi jouissent des services de domestiques moldaves, de chauffeurs privés, de défilés de mode qu’elles suivent de près, des repas festifs de rupture de jeûne dans les hôtels chic et de plages privées, sur lesquelles elles peuvent se baigner. Bref, contrairement à ce qui semble, la Turquie ne devient pas religieuse, bien au contraire ; sous le froc d’un néoconservatisme libéral, elle perd ses valeurs morales à grande allure. L’islam, qui a pris la forme d’un rite formel du passé, n’est plus désormais un culte rendu à Dieu, mais un vaste banquet. Le Dieu qu’elles adorent ne commande que de gagner de l’argent.
Alors que l’islam était jadis une religion de soumission à Dieu et d’humilité, la façon de vivre des femmes voilées d’aujourd’hui ne diffère désormais en rien de celle des mondaines. Comme celles-ci, elles aussi jouissent des services de domestiques moldaves, de chauffeurs privés, de défilés de mode qu’elles suivent de près, des repas festifs de rupture de jeûne dans les hôtels chic et de plages privées, sur lesquelles elles peuvent se baigner. Bref, contrairement à ce qui semble, la Turquie ne devient pas religieuse, bien au contraire ; sous le froc d’un néoconservatisme libéral, elle perd ses valeurs morales à grande allure. L’islam, qui a pris la forme d’un rite formel du passé, n’est plus désormais un culte rendu à Dieu, mais un vaste banquet. Le Dieu qu’elles adorent ne commande que de gagner de l’argent.
Certainement cet aspect est très important mais ce n'est pas tout à fait le sujet de mon interpellation ici.
Combien de fois j'ai été bousculée par une sorte d'étonnement et de curiosité quand j'ai déclaré que je suis musulmane ou même turque. Les gens font des images dans leur tête et quand vous ne collez pas à cet image ils sont en quelque sort déboussolés...
Inscrit le: 29 Jan 2010 Messages: 742 Localisation: Paristanbul
Posté le: 16 Sep 2012 17:17 Sujet du message:
Plus d'un millier de fillettes mineures syriennes sont mariées contre de l'argent à des bons musulmans d'une cinquantaine d'années dans les camps de réfugiés à la frontière turco-syrienne, ces gens ne font pas partie des nouveaux riches conservateurs évoqués ici, sont-ce eux les gardiens de certaines bonnes valeurs morales?
Plus d'un millier de fillettes mineures syriennes sont mariées contre de l'argent à des bons musulmans d'une cinquantaine d'années dans les camps de réfugiés à la frontière turco-syrienne, ces gens ne font pas partie des nouveaux riches conservateurs évoqués ici, sont-ce eux les gardiens de certaines bonnes valeurs morales?
1- Quelle est votre source?
2- Je n'ai pas compris le lien entre cet apport et ce que vous relatez là?
Inscrit le: 12 Jan 2008 Messages: 13633 Localisation: Paris
Posté le: 18 Sep 2012 1:31 Sujet du message:
Pour Duygu, si je comprends bien c'est le cliché imagée de la femme musulmane qui est au centre de ce topic.
A présent que ce soit en Turquie ou en Europe (ou ailleurs) une femme musulmane a une image et si vous collez pas à cette image on est étonné (en Europe) on attire la colère (en Turquie).
Une femme musulmane, dans l'exemple cité par Duygu, ne peut pas aller à la plage portant un bikini ou avoir un tatouage ou un piercing, même si celle-ci se considère elle comme une musulmane.
Evidemment que pense les forumeuses, on n'en sait rien puisqu'elle restent passive, même la roserouge !
Inscrit le: 29 Jan 2010 Messages: 742 Localisation: Paristanbul
Posté le: 20 Sep 2012 22:01 Sujet du message:
duygu a écrit:
Cuneytbelmondo a écrit:
Plus d'un millier de fillettes mineures syriennes sont mariées contre de l'argent à des bons musulmans d'une cinquantaine d'années dans les camps de réfugiés à la frontière turco-syrienne, ces gens ne font pas partie des nouveaux riches conservateurs évoqués ici, sont-ce eux les gardiens de certaines bonnes valeurs morales?
1- Quelle est votre source?
2- Je n'ai pas compris le lien entre cet apport et ce que vous relatez là?
En ce moment je suis à Istanbul et les journaux ne parlent que de çà.
Il se passe à la frontière avec la Syrie des choses et en particulier à Hatay , des choses....tout simplement ignobles.
Al Qaida et les barbus sont partout et terrorisent la population, les milices anti-Esad sont armés par le gouvernement turc, les femmes et les enfants sont sujets à d'horribles commerces à la vue de la population, la police est dépassée, l'économie locale est en ruine.....
Le coup de gueule que vous allez lire a été publié dans Jeune Afrique par Fawzia Zouari*, écrivaine et journaliste tunisienne, docteur en littérature française et comparée de la Sorbonne.
Il y a des jours où je regrette d’être née arabe. Les jours où je me réveille devant le spectacle de gueules hirsutes prêtes à massacrer au nom d’Allah et où je m’endors avec le bruit des explosions diffusées sur fond de versets coraniques. Les jours où je regarde les cadavres joncher les rues de Bagdad ou de Beyrouth par la faute des kamikazes ; où des cheikhs manchots et aveugles s’arrogent le droit d’émettre des fatwas parce qu’ils sont pleins comme des outres de haine et de sang ; où je vois des petites filles, les unes courir protéger de leur corps leur mère qu’on lapide, et les autres revêtir la robe de mariée à l’âge de 9 ans.
Et puis ces jours où j’entends des mamans chrétiennes confier en sanglotant que leur progéniture convertie à l’islam refuse de les toucher sous prétexte qu’elles sont impures. Quand j’entends pleurer ce père musulman parce qu’il ne sait pas pourquoi son garçon est allé se faire tuer en Syrie. À l’heure où celui-ci parade dans les faubourgs d’Alep, kalachnikov en bandoulière, en attendant de se repaître d’une gamine venue de la banlieue de Tunis ou de Londres, à qui l’on a fait croire que le viol est un laissez-passer pour le paradis.
Ces jours où je vois les Bill Gates dépenser leur argent pour les petits Africains et les François Pinault pour les artistes de leur continent, tandis que les cheikhs du Golfe dilapident leur fortune dans les casinos et les maisons de charme et qu’il ne vient pas à l’idée des nababs du Maghreb de penser au chômeur qui crève la faim, au poète qui vit en clandestin, à l’artiste qui n’a pas de quoi s’acheter un pinceau. Et tous ces croyants qui se prennent pour les inventeurs de la poudre alors qu’ils ne savent pas nouer une cravate, et je ne parle pas de leur incapacité à fabriquer une tablette ou une voiture. Les mêmes qui dénombrent les miracles de la science dans le Coran et sont dénués du plus petit savoir capable de faire reculer les maladies. Non ! L’Occident, ces prêcheurs pleins d’arrogance le vomissent, bien qu’ils ne puissent se passer de ses portables, de ses médicaments, de ses progrès en tous genres.
Et la cacophonie de ces « révolutions » qui tombent entre des mains obscurantistes comme le fruit de l’arbre. Ces islamistes qui parlent de démocratie et n’en croient pas un mot, qui clament le respect des femmes et les traitent en esclaves. Et ces gourdes qui se voilent et se courbent au lieu de flairer le piège, qui revendiquent le statut de coépouse, de complémentaire, de moins que rien ! Et ces « niqabées » qui, en Europe, prennent un malin plaisir à choquer le bon Gaulois ou le bon Belge comme si c’était une prouesse de sortir en scaphandrier ! Comme si c’était une manière de grandir l’islam que de le présenter dans ses atours les plus rétrogrades. Ces jours, enfin, où je cherche le salut et ne le trouve nulle part, même pas auprès d’une élite intellectuelle arabe qui sévit sur les antennes et ignore le terrain, qui vitupère le jour et finit dans les bars la nuit, qui parle principes et se vend pour une poignée de dollars, qui fait du bruit et qui ne sert à rien ! Voilà, c’était mon quart d’heure de colère contre les miens. Ouf !
Inscrit le: 09 Oct 2007 Messages: 3474 Localisation: Somewhere in the world
Posté le: 17 Sep 2014 12:02 Sujet du message:
Merci, Duygu, pour cet article, où tout ou presque..est dit et écrit......
J'ai lu avec beaucoup d’intérêt et attention.
Cela m'a fait penser à un livre que j'ai lu durant mes "vacances", cet été, où je me suis volontairement coupé du "monde", en me mettant en "quarantaine". "Les filles d'Estoril" (Margarida Rebelo Pinto ) qui décrit le Portugal d'hier et d'aujourd'hui à travers le portrait de plusieurs femmes de même famille sur trois générations. La grand mère est moralement "lapidé" par l'entourage et la famille, et enfermé à l'hôpital psychiatrique durant les années les plus sombre de la dictature de Salazar, car elle s'absentait de longues heures du domicile conjugal, et lisait des livres face à la mer, sur la place, s'enfermant dans sa solitude. Le devoir et la "vocation" de toute femme à l'époque était d'être épouse et mère, rester à la maison aux ordres du mari. Le salazarisme alliait un obscurantisme religieux et une dictature policière des plus féroces. Le moralisme ambiant donnait toute latitude aux hommes dans leurs libertinages.
C'est pour dire que la situation faite aux femmes, à des degrés divers, n'est pas l'apanage des sociétés musulmanes, mais de toute société régies par des valeurs religieuses, favorisant le machisme ordinaire. Mais les sociétés de l'Islam les ont poussées à leur paroxysme..... _________________ Родион Романович Раскольников
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum Vous ne pouvez pas voter dans les sondages de ce forum