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Forums d'A TA TURQUIE :: Voir le sujet - Istanbul, ville dangereuse !!!
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murat_erpuyan Admin Inscrit le: 30 Jan 2006 Messages: 12080 Localisation: Nancy / France
Posté le: 03 Mar 2025 14:20 Sujet du message: Istanbul, ville dangereuse !!!
Hier nous devions partir avec 16 élèves du lycée Henri Poincaré à Istanbul attendus par les élèves du lycée de Galatasaray dans le cadre de l'échange entre les deux établissements (une semaine à Istanbul, une semaine à Paris)
Ce 11eme voyage a été annulé sur ordre du Recteur de l'Académie Nancy-Metz parce qu'il a reçu un courriel de l'Ambassade de France.
Je vous soumets la teneur de ce courriel qui fait tomber à l'eau la rencontre de 32 élèves préparée depuis la rentrée 2024.
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murat_erpuyan Admin Inscrit le: 30 Jan 2006 Messages: 12080 Localisation: Nancy / France
Posté le: 03 Mar 2025 14:30 Sujet du message:
Citation:
Message de l’ambassade de France
« La Turquie, et notamment la ville d'Istanbul, est une destination privilégiée pour les voyages scolaires de groupe, en raison de sa relative proximité avec la France, ainsi que de la richesse de son patrimoine.
Ces groupes, composés d'enfants ou d'adolescents, sont particulièrement exposés car ils se rendent dans les parties les plus touristiques des villes de Turquie, et notamment à proximité des lieux de culte dans des foules non sécurisées. Ne parlant pour la plupart pas turc, ils sont facilement identifiables comme étrangers. Du fait de leur composition, ces groupes, peu mobiles, apparaissent comme une cible de choix pour une attaque d'opportunité visant des étrangers à proximité d'un lieu touristique.
Toutefois, si ces déplacements se limitent à conduire des élèves de l’aéroport vers les lieux sécurisés que sont les établissements scolaires turcs, pour y organiser des compétitions diverses, dans un encadrement sécurisé, imperméable à des intrusions extérieures et sans publicité grand public pouvant attirer des actes malveillants d’opportunité, le risque est beaucoup plus faible.
Dans ce contexte, l’Ambassade de France à Ankara recommande la suspension temporaire de l'ensemble des déplacements de groupes scolaires français en Turquie. Ceci ne reste qu’une recommandation et les organisateurs mesureront le risque encouru au regard des programmes de visites envisagés. »
Bien cordialement,
X.W.
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murat_erpuyan Admin Inscrit le: 30 Jan 2006 Messages: 12080 Localisation: Nancy / France
Posté le: 03 Mar 2025 14:32 Sujet du message:
Réaction de mon ami Melih
Citation:
Monsieur,
J'ai eu connaissance d'une lettre que vous avez adressée à l'Académie de Nancy-Metz déconseillant le déplacement de groupes scolaires en Turquie, en l'occurrence la visite devenue traditionnelle depuis plusieurs années d'élèves du lycée Raymond Poincaré de Nancy au lycée de Galatasaray à Istanbul. Pour motiver cette recommandation, faisant preuve d'une imagination fertile, vous échafaudez un scénario d'attaque potentielle contre un groupe d'étudiants étrangers en visite sur les sites historiques de la ville, et semblez suggérer qu'il soit encadré par des forces ultrasécurisées lors de déplacements entre des lieux fermés!
Est-ce que pour vous Istanbul est Kaboul?
Les groupes touristiques en visite à Istanbul doivent-ils selon vous être accompagnés et protégés par l'équivalent du GIGN local?
Vivant à Paris depuis de longues années j'ai l'occasion de voir et de vivre l'insécurité permanente qui y règne. En voici quelques exemples factuels:
- Haut lieu touristique, attirant des milliers de touristes, les environs de la tour Eiffel et le Champs de Mars sont la scène de viols, d'agressions sexuelles et de vols à l'arraché à toute heure de la journée, et ce depuis plusieurs années.
- Les Champs-Elysées: vantée comme la plus belle avenue du monde, elle est désormais colonisée par les SDF, les pickpockets et des jeunes à l'activité interlope. Les Parisiens n'osent plus s'y aventurer.
- Dans le métro parisien on fait régulièrement des annonces en plusieurs langues pour signaler la présence de pickpockets ou d'individus louches à telle station ou dans tel wagon de telle rame, invitant les voyageurs à faire preuve de vigilance sur leurs affaires, y faisant régner une atmosphère de peur et d'angoisse.
- Témoin direct ou indirect de ces actes de délinquance et des risques patents dans la ville, j'interdis moi-même à ma fille, pourtant adulte, de fréquenter certains quartiers et de prendre les transports en commun à certaines heures.
- Si vous suivez l'actualité , vous n'êtes pas sans savoir, qu'à Paris des attaques dits de "loups solitaires" ont lieu ou bien sont déjouées régulièrement contre des individus appartenant à certaines communautés ainsi que de façon aléatoire.
En ce quart du XXIème siècle où les antagonismes sont exacerbés et où le vivre-ensemble devient de plus en plus difficile dans les grandes métropoles du monde, il n'y a pas plus ni moins de risque de déambuler à Istanbul qu'à Paris. Istanbul est certainement encore plus surveillée que Paris, où même l'installation de caméras de surveillance fait l'objet de longues délibérations contradictoires, voire byzantines...
C'est pourquoi le contenu de votre missive teintée de paranoïa me paraît excessif et certainement de mauvaise foi. Je suis même en droit de me poser la question de savoir si elle ne découle pas d'une volonté politique supérieure du fait de la froideur des relations entre la Turquie et la France.
Par ailleurs au cas où vous ne le sauriez pas, le lycée de Galatasaray est le plus ancien établissement scolaire francophone public de Turquie, et l'un des rares bastions en Turquie pour défendre et diffuser les langue et culture françaises. Par cette lettre vous privez d'une opportunité unique ses élèves de connaître leurs pairs de plus près et de pratiquer la langue française au contact de Français. Vous empêchez également une poignée d'élèves français de découvrir la culture et la civilisation turques au contact des autochtones.
Ne pensez-vous pas ainsi apporter de l'eau au moulin des extrêmes qui prônent la pérennisation de préjugés et le renfermement sur soi?
Faites-vous vous-même partie de ces extrêmes qui perturbent la vie sociale en France et dans le monde?
Cette attitude de votre part prend une ampleur encore plus grave dans le cadre plus large de la politique de plus en plus restrictive de la France envers les étudiants turcs voulant venir faire des études en France.
Est-elle digne d'une personne en mission affublée du qualificatif de "attaché de coopération"?
Quels que soient les motifs de votre lettre, je la déplore et proteste contre cette suspension de visite.
Sachez Monsieur que je vous rédige ces lignes à titre tout à fait personnel mais je suis sûr de me faire le porte-voix d'une grande majorité des élèves et des anciens du lycée de Galatasaray.
Veuillez agréer, Monsieur, l'expression de mes sentiments indignés.
Dr Melih MERiÇ
Praticien hospitalier
Pédiatre
Ancien diplômé du lycée de Galatasaray
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murat_erpuyan Admin Inscrit le: 30 Jan 2006 Messages: 12080 Localisation: Nancy / France
Posté le: 04 Mar 2025 13:20 Sujet du message:
Le célèbre journaliste Fatih Altayli (un ancien de GSL) traite notre sujet dans son chronique du 4 mars :
Bizimkiler AB diyor, Fransa ne diyor!
https://fatihaltayli.com.tr/kose-yazisi/2025/03/04/bizimkiler-ab-diyor-fransa-ne-diyor
la version française par chatgpt :
Citation:
"Nos dirigeants parlent de l’UE, mais que dit la France ? "
D’abord le président Erdoğan, puis le porte-parole de l’AKP Ömer Çelik ont affirmé que l’Union européenne avait besoin de la Turquie comme jamais auparavant.
Je suis tout à fait d’accord.
L’Union européenne a politiquement besoin de la Turquie, il ne fait aucun doute qu’elle serait plus forte avec elle.
Cependant, dans un climat où le racisme monte en flèche en Europe, cela semble peu probable. De plus, la Turquie sous l’AKP s’est positionnée comme un rempart migratoire et entretient ses relations avec l’UE principalement à travers la question des migrants. Dans ces conditions, l’adhésion – une adhésion pleine et entière – est quasiment impossible.
D’ailleurs, depuis 2010, l’AKP n’a pas levé le petit doigt pour faire avancer la candidature de la Turquie, et aujourd’hui, il est manifestement manipulé par le MHP, farouchement opposé à l’UE. Il est donc évident que l’AKP n’a aucune intention sérieuse d’adhérer à l’Union.
Cela dit, le MHP est un parti qui pourrait servir d’exemple dans les cours de politique pour son incohérence absolue. Rien ne garantit qu’il ne devienne pas, du jour au lendemain, pro-européen.
Pourquoi pas ? Bahçeli pourrait très bien, un matin, sortir de son lit et appeler Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne. Cela ne me surprendrait pas du tout.
Mais même si Bahçeli opérait un revirement et que l’AKP devenait soudainement sérieux sur l’adhésion, l’environnement actuel ne semble pas favorable à une intégration de la Turquie dans l’UE.
Pourquoi ?
Laisse-moi t’expliquer, et tu jugeras par toi-même.
Un groupe d’élèves du lycée Raymond Poincaré de Nancy devait venir passer un semestre au lycée Galatasaray, dans le cadre d’un programme d’échange scolaire traditionnel.
Mais ce programme a été brusquement annulé.
La raison ? Elle est surprenante.
L’ambassade de France à Ankara a adressé une lettre à l’établissement concerné, via son attaché de coopération éducative, affirmant que la Turquie n’était pas un endroit sûr pour les étudiants étrangers. Elle précise que des jeunes dont l’apparence physique les distingue de la majorité des Turcs pourraient être victimes d’agressions, en particulier à Istanbul, et recommande donc la suspension temporaire de ces activités.
Le ton employé est extrêmement désagréable.
Il porte atteinte à l’image de la Turquie.
Lorsque cette lettre, signée par l’attaché de coopération éducative Xavier Wasson, est parvenue au lycée de Nancy, la direction de l’école a naturellement annulé le voyage.
Actuellement, le conseiller français chargé des cours au lycée Galatasaray s’efforce de résoudre le problème, mais à mon avis, c’est une cause perdue.
Le préjudice causé par l’attaché de coopération éducative est immense.
Ce qui m’intrigue surtout, c’est que l’ambassadrice Isabelle Dumont ait laissé passer une telle chose.
Car lors d’une récente discussion avec elle, j’avais pu constater à quel point elle était déterminée et motivée à réparer les relations entre la France et la Turquie, et à effacer les dommages causés ces dix dernières années.
Mais en lisant cette lettre et en voyant la manière dont elle est rédigée, j’ai ressenti à la fois de la tristesse et de la stupéfaction.
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